Le Racing fait plier Montpellier
Complètement perdu dans son jeu, et en très mauvaise posture après l'épisode avorté de la fusion avec le Stade Français il y a quelques semaines, le Racing qui n'a décroché sa qualification que lors de la dernière journée de la phase régulière, peut être considéré comme une équipe ressuscitée. Avec un pack conquérant, très fort dans les contests et dans les phases de ruck, une animation offensive dirigée par Machenaud, et surtout la volonté de ses trois quarts de faire la différence, avec Laulala, Teddy Thomas et surtout Rokococo, sur tous les bons coups, épaulés par un Yanick Nyanga inoxydable, et le relais de Nakarawa, un 2e ligne aux allures de trois quarts. Les Ciel et Blanc ont certes parfois péché par indiscipline, mais malgré cela, les Montpelliérains n'ont pas su en tirer parti, comme ils n'ont pas su profiter de leurs temps forts.
Montpellier sans solution
Trois des quatre derniers matches à l'Altrad Stadium s'étaient soldés par une domination infligée par Montpellier à des Racingmen déboussolés. Mais pour ce rendez-vous du barrage, le plus important, les joueurs du Racing ont cette fait fois fait mieux que rivaliser. Leur pression s'est longtemps heurtée à une grosse défense du MHR mais, maîtres de la conquête et du tempo, à force d'insister dans l'offensive, les Franciliens sont parvenus à prendre le meilleur en inscrivant trois essais. Alors que Montpellier, malgré quelques réactions sporadiques, a souvent paru sans solution tant dans les ballons de première main, au près, que dans le jeu au large.
Les Franciliens n'avaient donc pas la faveur des pronostics après avoir remporté seulement deux petits matches à l'extérieur cette saison et être passés en phase finale par un trou de souris. Et alors qu'ils se frottaient au puissant MHR, seulement battu une seule fois sur sa pelouse cette saison et contre qui ils avaient vécu une déroute le 22 avril dans ce même stade (3-54). Dans un match marqué par des polémiques avant (report contesté par Montpellier), pendant (banderoles contre Paul Goze et le président francilien Jacky Lorenzetti), et après (virulente sortie médiatique de l'entraîneur des arrières du Racing Laurent Labit contre Mohed Altrad), cette quatrième qualification pour les demi-finale depuis la remontée à l'été 2009 ne doit en être que plus belle pour les hommes de Lorenzetti et lui-même, dont les relations avec Altrad ne sont pas au beau fixe. Pour le président du MHR en revanche, l'échec est cuisant après une demi-finale atteinte (et perdue) l'an dernier. Et l'ère Jake White, manager en poste depuis décembre 2014, se termine mal.
Un signe pour les Ciel et Blanc ?
Cette résurrection est-elle signe prémonitoire pour les Racingmen ? Ils peuvent en tout cas croire en leur destin après avoir surmonté les pires tourments cette saison, sur le terrain et surtout en dehors. Il y a eu en effet les affaires des corticoïdes et de l'higénamine, la fuite de Johannes Goosen, l'arrestation pour ivresse au volant de Dan Carter, celle pour possession de cocaïne d'Ali Williams, et enfin l'épisode de la fusion avortée avec le Stade Français, mi-mars. Depuis ce mariage raté, les Ciel et Blanc sont revigorés...Ils l'ont prouvé samedi, puisqu'ils ont mené le match de bout en bout, en tête dès le quart d'heure de jeu grâce à un essai de Leone Nakarawa (15) avant de définitivement distancer le MHR par un troisième essai, signé Joe Rokocoko à cinq minutes de la fin (19-13).
L'une des clés de ce petit exploit a été leur capacité à contrer Montpellier sur ses points forts, les ballons portés et la touche.Les hommes de White pourront aussi regretter de ne pas avoir conclu derrière la ligne un temps fort en fin de première période à deux reprises (Guillamon, 37, et Duhan van der Merwe, 40+1). Ainsi que les sorties précoces du talonneur Bismarck Du Plessis, K.O. (24), de l'ouvreur Willie Du Plessis (28) et du surpuissant ailier fidjien Nemani Nadolo (55). Et ceci alors qu'ils étaient déjà bien diminués par les blessures, surtout derrière. Les Montpelliérains auront enfin sans doute payé au final l'exclusion temporaire pour un plaquage dangereux de François Steyn (44), par un manque de fraîcheur en fin de match. Car au cours de l'infériorité numérique, ils n'ont pas encaissé de points, revenant même au score (13-14, 52), quand le Racing a gâché plusieurs occasions de creuser l'écart. Supérieur, il n'aura heureusmeent pour lui, pas eu à la regretter.
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