Le Racing sort Clermont au bout du suspense
Un premier round d'observation
Le scénario de cette demi-finale qui a tenu toutes ses promesses en matière d'intensité dramatique a donné lieu à tous les rebondissements possibles. Si la première période fut plutôt décevante, dans un jeu essentiellement fait de percussions, elle a tout de même beaucoup usé les défenses. Après une pénalité sur le poteau de chaque côté, un essai refusé à Fofana pour Clrmont pour un en-avant de passe peu évident, et un essai accordé au Racing tout aussi peu évident, Goosen venant poser sa main sur un ballon disputé dans l'en-but par Imhoff et Nakaitaci, les Franciliens avaient fait un break (16-3) en s'appuyant sur l'indiscipline clermontoise et la botte de Carter.
Mais les Auvergnats n'ont jamais lâché. Ils ont réduit une première fois l'écart à la toute dernière minute par Fritz Lee concrétisant la poussée d'un maul d'une équipe clermontoise étonnante de courage et d'engagement. En face, les Racingmen, qui atteignaient la pause avec un court avantage (16-11) avaient sans doute un peu plus d'intentions, mais le match restait équilibré.
Clermont s'accroche
La deuxième période s'avérait beaucoup plus enlevée. D'abord parce que les buteurs connaissaient quelques ratés, mais aussi parce que les deux formations enchaînaient chacune leur tour les séquence et tentaient de porter le coup fatal. Les Racingmen pensaient encore une fois avoir fait le plus dur, lorsque Rokococo sur un ballon récupéré au ras d'un ballon porté faisait parler ses jambes pour aller pointer dans l'en-but adverse (21-17). Quelques pénalités plus loin, les deux équipes se marquaient à la culotte, et Fofana enfin profitait d'une belle percée de Rougerie et d'une passe au contact impeccable pour aller marquer à son tour (27-27). Les dernières minutes étaient fiévreuses avec de part et d'autre la volonté d'obtenir la pénalité de la délivrance. Mais celle-ci ne venait pas et on avait recours à la prolongation.
Un final épique
Durant ce temps supplémentaire, les débats devenaient un peu plus âpres, les actions plus hachées, mais l'intensité ne faiblissait pas. Dans une configuration plus tendue, on s'engageait dans un combat de tranchées, pour gagner quelques mètres, dans un jeu restrictif où l'objectif était de pousser l'adversaire à la faute. Scott Spedding donnait l'avantage à Clermont sur une pénalité. Puis dans la 2e partie de la prolongation, Brock James passait trois points et ajoutait un drop (33-27). Le carton jaune infligé à Kokelishvili fragilisait les Clermontois qui étaient malmenés en mêlée mais s'accrochaient avec beaucoup d'abnégation. Les Racingmen enchaînaient les séquences pour déstabiliser des Jaunards pas très loin du point de rupture. Finalement, le match allait se jouer sur une action bien loin du combat sur un ballon pour tant récupéré par les Clermontois dont la contre-attaque les éloignait loin de leur camp; mais sur une mauvaise passe, le cuir était intercepté par les Ciel et Blanc avec Imhoff qui remontait 80 m le long de la ligne pour aller marquer l'essai coup de poignard avec derrière la transformation victorieuse de Dan Carter (34-33).
Cette fin de match était à l'image de toute la partie, faite de retournement et de suspense. Le Racing pouvait savourer une qualification chèrement acquise. Et les Clermontois, leaders du Top 14 après la phase régulière, pouvaient légitimement nourrir des regrets.
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