Le Top 14 vers une fin de saison en août
Réunis la semaine dernière, les trente clubs professionnels français, qui veulent absolument terminer la saison actuelle avant de passer à la suivante, ont donc validé deux pistes.
Le premier scénario, où "les championnats 2019-2020 reprendraient fin juin-début juillet directement sous forme de phases finales avec des finales de Top 14 et de Pro D2 au plus tard le 18 juillet", a pris du plomb dans l'aile avec l'interdiction par le gouvernement français de gros rassemblements jusqu'à mi-juillet. "Peut-être qu'il faut repousser la fin du Top 14 encore plus loin", a d'ailleurs admis le président de Bordeaux-Bègles Laurent Marti dans un entretien accordé à l'AFP.
Quels effectifs pour la saison prochaine ?
La LNR s'est donc résignée et planche sur le scénario N.2, celui d'une phase finale qui verrait les quatre premiers du Top 14 (Bordeaux-Bègles, Lyon, Racing 92, Toulon) s'affronter en demi-finale sur le terrain des leaders et non plus à Nice comme initialement prévu. Avant une grande finale au Stade de France.
Résultat, la saison 2019-2020 devrait, a appris l'AFP, se terminer le dernier week-end d'août, juste avant la 1ère journée de la saison 2020-2021, prévue les 4, 5 et 6 septembre. Et avec les effectifs de la saison... prochaine. Entre des contrats se terminant le 30 juin et des transferts déjà établis avant la pandémie, l'UBB perdrait son arme fatale Semi Radradra, en partance pour Bristol, tandis que Lyon retrouverait l'ex-international Mathieu Bastareaud, qui vient de signer pour deux ans avec le LOU après quelques mois à New York.
Le Racing 92, 3e du classement, serait également touché: l'arrière Brice Dulin aura déjà rejoint La Rochelle et la superstar australienne Kurtley Beale devrait être arrivée en France. Toulon, 4e, en profite de son côté pour récupérer le deuxième ligne de La Rochelle Thomas Jolmes.
Délicat pour les organismes
Cette option du mois d'août est cependant complexe, notamment du côté organisationnel. D'autant que les joueurs auront besoin "d'une fenêtre de reprise pour se remettre au niveau", résume Mike Prendergast, l'entraîneur de l'attaque du Racing 92, en écho à Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs Provale, place à "quatre semaines minimum" la période de réathlétisation nécessaire.
Un sacré mic-mac qui inquiète certains acteurs, médecins en tête. "Le joueur ne vit pas dans une bulle, il a une famille, une femme, des enfants, une vie sociale...", peste ainsi le médecin du RC Toulon Didier Demory sur RMC. "Est-ce qu'il pourra encore avoir un rapport avec les journalistes et accorder des interviews? Je ne parle même pas du lien avec les supporters, des séances de dédicaces ou des matches avec du public", glisse-t-il encore.
Car l'hypothèse d'une phase finale à huis clos n'est encore pas à exclure. Les instances veulent -évidemment- éviter pareil scénario mais "il est difficile d'imaginer 80.000 personnes se ruer au Stade de France après plusieurs mois de confinement pour voir du rugby alors que la crise sanitaire ne sera peut-être pas terminée", explique une source proche du dossier. "Personne n'en sait rien. Tout le monde est dans le doute, angoissé", lance, dans les colonnes de L'Equipe, l'ancien médecin du club toulonnais Jean-Baptiste Grisoli. "Aujourd'hui, nous, soignants, déconseillons aux gens de faire du sport. C'est aussi simple que ça."
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