Lorenzetti lance la demie Toulon-Racing
"On est conscient d'affronter en demi-finale l'équipe universelle, l'équipe du monde, avec sa galaxie de très grands joueurs, a déclaré Jacky Lorenzetti. Nous on joue le Top 14 et eux ils jouent la Coupe de l'univers donc c'est un peu délicat. Mais on va essayer d'être à la hauteur." Comme face au Stade Toulousain en barrages, le Racing-Metro a choisi de se mettre dans la posture de la victime quasi-expiatoire, ne se donnant que "6 ou 7%" de chances de l'emporter. "Cette semaine, on va beaucoup s'amuser car chacun va expliquer qu'il n'est pas favori", prédisait samedi dans les colonnes de Var-Matin son homologue toulonnais Mourad Boudjellal. Comme à l'accoutumée, ce dernier avait allumé la première mèche hier, évoquant les "trois clubs sous mécénat" présents en demi-finales ce week-end à Lille (Castres, le Racing-Métro et Montpellier), face au sien, "qui vit avec une économie réelle". "Face à moi, il y a trois jets privés, là! Je suis le seul qui prendra le TGV pour aller à Lille", avait renchéri le président du club varois.
Lorenzetti: "Mourad se moque du monde"
"J'espère que Mourad arrivera à l'heure (à Lille), a répondu Lorenzetti. J'ai quand même appris qu'il allait venir en stop de Toulon jusqu'à Paris, qu'après il allait prendre le métro puis le bus pour monter jusqu'à Lille. Il ne faut pas qu'il se perde en route." Déterminé à ne pas se "laisser massacrer" par Boudjellal, friand de sorties médiatiques assassines, le boss du club francilien a lui aussi sorti les armes. "Mourad, quand il nous traite de milliardaire, il se moque du monde", a-t-il ironisé, se comparant à un "Petit Poucet" face aux groupes Michelin (actionnaire de l'ASM Clermont), Pierre-Fabre (propriétaire du Castres olympique), ou encore à Thomas Savare, héritier du groupe Oberthur et propriétaire du Stade Français. Le fondateur du réseau immobilier Foncia a également tenu à rappeler que le RCT disposait d'un budget supérieur à celui du Racing (23,6 MEUR contre 22,4 MEUR selon les chiffres fournis en début de saison). Pourtant, avec leur pléiade d'internationaux gallois, irlandais, argentins, sud-africains, fidjiens et français, les Ciel et Blanc n'ont pas grand chose à envier au RCT.
Lorenzetti frappe puis caresse
Survolté, Lorenzetti a remis en question le modèle économique de son futur adversaire. "Il ne faut pas oublier qu'il a plus de six millions d'euros qui sont donnés par les pouvoirs publics, donc il peut tous vous remercier." Un comble pour un président dont le club a pour sponsor maillot le département des Hauts de Seine... Au coeur de ce feu nourri, celui qui a repris le Racing-Metro en 2006 a rendu hommage à Mourad Boudjellal. "La situation est très claire: il y a le rugby et dans ce rugby il y a une personne qui est complètement à part, c'est Mourad", a analysé M. Lorenzetti. "D'un autre côté, vous avez le reste des présidents qui ont une position plus traditionnelle avec un besoin de modernisation et de transparence. Moi, je me situe entre les deux camps", a-t-il poursuivi, assurant partager "un certain nombre de points de vue de Mourad, qui est quelqu'un de très intelligent, comme son combat contre le Front national." Malgré tout, la réponse de son homologue ne devrait pas manquer de piquant. Avant l'entrée des trente joueurs sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy vendredi soir, Lorenzetti a rajouté du sel à ce choc.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.