Lorenzetti:"Toulouse, toujours un match"
Malgré votre qualification, vous avez adressé un ferme rappel à l'ordre public à vos joueurs lundi en leur demandant de "ne pas tendre l'autre joue" après la "gifle" reçue à Montpellier...
"On est dans des sentiments paradoxaux. On a raté notre début de saison, l'amalgame ne s'est pas fait. On a présumé, avec manque d'humilité, de la patience qu'il fallait pour reconstruire une équipe avec tous les changements effectués. Puis la mayonnaise a pris, on a aligné cinq victoires. Nos joueurs ont cru que c'était arrivé (sic), et peut-être l'environnement du club aussi. On a péché par vanité et on a pris une belle branlée. Il a fallu que tout le monde redescende un peu sur terre. Après le match, je leur ai dit dans le vestiaire mon profond mécontentement, les coaches ont fait pareil tout en leur montrant bien que quand ils le veulent, ils sont capables du meilleur. On ne veut pas gâcher la fête des phases finales."
Cette qualification était pourtant presque inespérée il y a encore quelques mois...
"Ca peut expliquer le relâchement des joueurs. Relativement à notre début de saison, cette 5e place est satisfaisante mais relativement à nos ambitions initiales et au dernier match, on peut faire mieux. Ne pas jouer le barrage à domicile, c'est décevant. On s'est vus trop beau. Pourtant, on avait déjà péché là-dessus en début de saison. Le rugby ne pardonne pas les excès d'ego et certains ont eu l'ego mal placé. Depuis qu'on est monté (en Top 14), c'est la cinquième fois en cinq ans qu'on aligne les phases finales. Mais il faut viser plus loin. On n'a pas gagné un seul match de barrage, on ne s'est jamais qualifié pour les quarts de Coupe d'Europe. On doit passer ce palier."
Vos joueurs vous ont déçu cette saison ?
"Sur le match de Montpellier, oui, mais il faut se garder d'être manichéen. Sur l'ensemble de la saison, ils se sont bien comportés. A eux de se mobiliser maintenant pour ce grand match. Quand on a des Jonny Sexton, des Jamie Roberts, des Dan Lydiate, des Juan Martin Hernandez, j'estime qu'on est en droit d'attendre de ces joueurs de qualité et d'expérience qu'ils montrent qu'ils sont à la hauteur de leurs statuts. Et de leurs rémunérations accessoirement."
Une défaite ferait-elle de votre saison un échec ?
"Non, on travaille dans le long terme. Pour l'instant, on fait le service minimum. La saison n'est pas terminée. On n'en est pas à nourrir des regrets. On est à faire un constat qui est pour l'intant plutôt positif."
Vous allez retrouver Toulouse qui vous avait corrigé en barrage l'an dernier. Aurez-vous une envie de revanche ou de prouver quelque chose ?
"Cette saison, on a gagné une fois, ils ont gagné une fois. L'an dernier, ils nous ont étrillés (33-19). On va voir le chemin qu'on a parcouru. Contre Toulouse, c'est toujours un match-étalon, c'est ce qui se fait de mieux en Europe. Malgré les aléas, les doublons, les larmoiements de René (Bouscatel) et de leur entraîneur (Guy Novès), ils sont toujours là, ça reste la référence."
Vous avez décidé de payer le déplacement à vos supporters. Craignez-vous un manque de soutien vendredi soir ?
"C'est aussi pour ça que j'étais en colère contre le résultat de Montpellier. On joue déjà pendant des ponts, en plus un vendredi soir et à Toulouse au lieu de Paris. Financièrement, pour le club ce n'est pas une bonne affaire. Ca faisait partie de nos hypothèses de billetterie, il va falloir trouver l'argent ailleurs. C'est un manque de l'ordre de 200.000 à 300.000 euros."
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