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Patricio Albacete fusille Ugo Mola: réglements de compte au Stade Toulousain

Vieux grognard du Stade Toulousain arrivé dans la Ville Rose en 2006, Patricio Albacete a décidé de régler ses comptes avec son entraîneur, Ugo Mola, et son club qu'il va quitter dans quelques jours. "Le costume était peut-être trop grand pour lui. Il n'avait pas les épaules pour reprendre un groupe comme ça", lance-t-il dans une interview à L'Equipe. Une attaque parmi beaucoup d'autres, dans un entretien sans concession.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le deuxième ligne toulousain Patricio Albacete (REMY GABALDA / AFP)

Jamais le Stade Toulousain n'avait vécu pareille saison. 12e, première équipe non-relégable, l'équipe est en lambeaux. Et dans pareil cas, les langues se délient. Patricio Albacete, le deuxième ligne argentin, s'est livré à une saillie violente, d'abord contre son entraîneur, Ugo Mola, mais pas seulement. Le deuxième ligne argentin, présent depuis 2006 dans le club et qui a été de nombreuses conquêtes (3 titres de champion de France, 1 Coupe d'Europe), va quitter la Ville Rose à l'issue de la prochaine journée. A 36 ans, sa voix compte. Et ses attaques vont certainement ébranler un peu plus un club qui va perdre de nombreux joueurs (Dusautoir, McAlister, Albacete...), et qui attend d'élire un nouveau président, après 25 ans de règne de Jean-René Bouscatel, deux ans après avoir déjà dû remplacer l'emblématique Guy Novès sur le banc.

"Le costume était trop grand pour lui"

L'actuel entraîneur du XV de France, c'est l'un des regrets de Patricio Albacete. "C'était un homme de tempérament, d'expérience qui contrôlait et maîtrisait presque tout. On se prenait parfois la tête avec lui, mais il était toujours direct et rigoureux. Surtout, il savait parler aux hommes. Et dans les mauvais moments, il protégeait le groupe en assumant la responsabilité des échecs. Il se foutait des critiques sur sa personne." Et c'est là que la diatribe à l'encontre d'Ugo Mola débute: "Le costume était trop grand pour lui. Il n'avait pas les épaules pour reprendre un groupe comme ça", dit-il au sujet de l'entraîneur, à qui il reproche de ne pas assumer son arrivée seul au club: "Il dit que ce n'est pas lui qui a choisi le staff, pas lui qui a recruté les joueurs. C'est trop facile. Les excuses, c'est pour les faibles. C'est une phrase qu'il nous répète souvent. Mais dans sa bouche, c'est contradictoire car il ne l'utilise pas pour lui." L'Argentin lui reproche le manque d'écoute et de dialogue. 

Mais ce n'est pas le seul ciblé par Albacete. Pierre-Henry Broncan, adjoint en charge de la défense, n'est pas sa tasse de thé: "On ne se parle pas beaucoup. Je ne partage par trop sa vision du rugby. Et comme on ne peut rien lui dire... Il n'aime pas qu'on remette en question ses idées. Ici, il y a pourtant quelques-uns des meilleurs défenseurs du monde." Il estime que les joueurs se sentent "un peu perdu" dans le projet de jeu collectif. Appelé à quitter le club, le joueur de 36 ans explique qu'au Stade Toulousain, "on ne sait pas vraiment qui fait quoi." Et il regrette la gestion des joueurs, les départs des jeunes Camara et Tolofua. A mon sens, Toulouse a fait une énorme connerie", comme l'an passé avec Clément Poitrenaud. "Si la décision est prise de s'en séparer, il faut au moins faire en sorte qu'ils s'en aillent dans de bonnes conditions. Leur montrer qu'ils auront porte ouverte dans ce club, et non pas leur donner l'impression de partir par la porte de derrière, comme des voyous."

Bref, Patricio Albacete a vidé son sac. Ces mots ne devraient pas rester lettre morte.

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