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Pourquoi le derby Racing-Stade Français ne passionne personne

Le Stade Yves-du-Manoir de Colombes accueille vendredi soir ce qui sera probablement son dernier derby francilien avant l’inauguration de l’Arena 92 fin 2016. Mais le match entre les Ciel et Blanc du Racing et les soldats roses du Stade Français n’enthousiasme guère les fans de rugby, contrairement à un Brive-Clermont par exemple. En voici les trois raisons.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Quand l’un brille, l’autre roupille

Depuis la remontée du Racing 92 dans l’élite en 2009, jamais les deux clubs franciliens n’ont évolué dans les mêmes sphères. Pendant que le Stade Français Paris amorçait un léger déclin, le club des Hauts-de-Seine montait en puissance saison après saison. Dès le printemps 2010, les Racingmen obtenaient leur qualification pour les barrages grâce à une belle 6e place tandis que les Parisiens manquaient le train (8e).
Confirmation l’année suivante avec une place de dauphin –derrière Toulouse- pour les banlieusards –qui s’inclineront d’un petit point en demi-finales contre Montpellier alors que les Stadistes achevaient leur saison à une médiocre 11e place. En 2011-12, c’est plus serré mais le Racing trouve de nouveau le moyen de devancer son rival (6e devant le Stade Français, 7e et non qualifié pour les play-offs) avant de perdre le barrage à Toulon. Bis repetita la saison suivante avec le Racing au 6e rang (défaite en faux quart à Toulouse) et le Stade au 10e.
En 2014, Paris manque encore la qualif (7e) alors que le Racing-Métro (son nom à l’époque) termine 5e avant de réaliser l’exploit d’éliminer le Stade Toulousain à l’extérieur pour finalement tomber contre Toulon en demi-finales. En fait, il a fallu attendre le printemps 2015 pour voir le Stade Français retrouver son lustre des années 1998-2007 (5 titres) avec une belle 4e place juste devant le rival local. Le barrage entre les deux équipes tourne court avec un Paris au dessus du lot (38-15) qui s’envole ensuite vers un nouveau Bouclier de Brennus (Toulon et Clermont successivement battus).

Public peu nombreux et pas très bruyant

Que ce soit à Colombes, Jean-Bouin ou au Stade de France, les spectateurs de ces derbies ne sont jamais chauvins comme ceux du Sud de la France.
La rivalité francilienne est davantage alimentée par les présidents Lorenzetti et Savare que par les supporters qui préfèrent les rendez-vous avec les cadors de la Province, le Stade Toulousain, le Rugby Club Toulonnais ou Clermont, les trois clubs phares de la dernière décennie. Le Stade Français de l’ancien président Max Guazzini a toujours refusé de faire de ce derby un événement alors qu’il faisait volontiers monter la sauce pour le Classique Paris-Toulouse. Jacky Lorenzetti a repris la recette en créant le trophée Pierre de Coubertin pour la confrontation Racing-Toulouse (entre le premier champion de France de l'histoire et le recordman des titres). 
A force de minimiser un derby qui se veut plus chic que choc, contrairement à l'opposition de style entre le PUC (Paris Université Club) et le Racing Club de France dans les années 70 et 80, le clinquant n’est pas au rendez-vous, même dans le nouveau et beau stade Jean-Bouin du très feutré 16e arrondissement. L’Arena 92, dont la livraison devrait intervenir fin 2016 ou début 2017, peut-elle contribuer à raviver la flamme de la fin du XIXe siècle lorsque les deux clubs se retrouvaient régulièrement en finale du championnat (le premier Bouclier de Brennus de l’histoire est d’ailleurs revenu en 1892 au Racing, vainqueur 4-3, mais le Stade Français compte aujourd’hui davantage de titres de champion, 14 à 5).

Beaucoup d’absents sur la pelouse

Si le manager Gonzalo Quesada sera encore privé des internationaux français  Pascal Papé et Rabah Slimani, laissés au repos après leur retour de la Coupe du  Monde et l'humiliation subie face aux All Blacks, et de son capitaine italien Sergio Parisse, touché à un mollet durant le Mondial, il devrait faire jouer en  revanche le deuxième ligne Alexandre Flanquart, très peu utilisé par les Bleus en Grande-Bretagne.
Lui aussi amputé de très nombreux internationaux en raison de la Coupe du  Monde, le Racing 92 a en revanche profité de ce début de saison particulier  pour s'accrocher au wagon de tête (4e avec 16 points). Et, même s'ils seront encore privés des mondialistes français (Szarzewski,  Ben Arous, Dumoulin, Le Roux, Tales, Nyanga, Dulin), les hommes des deux  Laurent, Travers et Labit, comptent bien poursuivre sur cette lancée après leur  victoire à Oyonnax (18-9) vendredi, la quatrième en cinq matchs. D'autant plus  face à un voisin qui les a battus trois fois la saison dernière, dont une en barrages.
"C'est le champion de France en titre et on reste sur trois défaites la saison dernière, on s'attend donc à un match compliqué à Colombes. Mais c'est vrai que l'on n'a pas envie d'arrêter cette bonne dynamique contre eux !", confie sur le site du club le troisième ligne ciel et blanc Thibault Dubarry.

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