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Stade Toulousain, du cauchemar au rêve

Relégable à l’issue de la septième journée, mis à mal par quelques soucis financiers et judiciaires, la saison du Stade Toulousain aura été agité aussi bien sur le terrain que dans les coulisses. Guy Novès et ses joueurs sont aujourd’hui à seulement deux matches d'ajouter un vingtième Bouclier de Brennus au palmarès du club. Retour sur les moments forts d’une saison pas comme les autres du côté de la ville Rose, avant le match face à Clermont samedi.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 Les Toulousains sont tournés vers Bordeaux et leur demi-finale face à Clermont Samedi (FRANCK FIFE / AFP)

Stade Toulousain – Clermont (5e journée) : premier choc manqué à domicile

Si les Toulousains restent sur deux défaites consécutives avant ce match (face à La Rochelle et à Brive, toutes deux à l’extérieur), les ennuis ont vraiment commencé à Ernest-Wallon lors de cette cinquième journée. Descendu déjà à la neuvième place du classement, Toulouse n’a pas le droit à l’erreur face aux Clermontois. Pourtant, à l’image de leurs deux précédents revers, le Stade Toulousain ne domine pas les débats et malgré le score serré, subit une défaite logique au vu de la différence flagrante entre les deux équipes sur ce match (13-9). Mais cette confrontation marque également un début de tension et d’incompréhension entre les supporters, les joueurs et le staff. Car sur une pénalité obtenue à la sirène, Guy Novès demande à Flood de la taper plutôt que de jouer la « pénaltouche ». Toulouse accepte alors de perdre à domicile et de se contenter d’un point de bonus défensif. Un manque de panache que n’a pas apprécié le public toulousain, et qui l’a bien fait comprendre en sifflant copieusement ses joueurs et son entraîneur.

Bayonne - Stade Toulousain (7e journée) : la descente aux enfers

Soirée cauchemardesque pour les Toulousains. Face à Bayonne, les joueurs de Guy Novès prennent l’eau et subissent une cinquième défaite consécutive (35-19) au terme d’un match marqué par l’expulsion rapide de Corey Flynn et la sortie sur blessure de Christopher Tolofua. Et au soir de cette 7e journée, le Stade Toulousain et Castres (23 Bouclier de Brennus à eux deux) occupent les deux dernières places du championnat. 

 Neemia Tialata, un genou à terre après la cinquième défaite consécutive des Toulousains face à Bayonne

Stade Toulousain – Stade Français (8e journée) : la résurrection

La défaite face à Bayonne, la cinquième de rang, jette un froid sur une équipe qui n’avait plus connu pareille série depuis plus de cinquante ans. Les syndromes Perpignan et Biarritz, deux grands noms du rugby français relégués la saison précédente, commencent à hanter l’esprit des supporters. D’anciens joueurs du club, comme Fabien Pelous ou Yann Delaigue, parlent de lutte pour le maintien en cas de défaite, ou de pessimisme pour revenir dans les six premiers en cas de victoire. Une chose est sûre, le climat n’est pas des plus serein pour Toulouse, nouvelle lanterne rouge, avant d’aborder ce match face à un Stade Français retrouvé. Mais la défaillance que l’on pouvait craindre n’arrivera finalement pas. Dans un match où les Toulousains paraissent crispés et fébriles, ils finissent par se sortir du piège parisien, grâce notamment à une conquête retrouvée (22-10). Une résurrection que Guy Novès et ses joueurs confirmeront le week-end suivant avec une victoire face au leader Toulonnais.

Castres – Stade Toulousain (17e journée) : Toulouse dans les 6

C’est un choc entre bêtes blessées. Tout juste éliminé de la Coupe d’Europe, Toulouse se déplace sur le terrain du champion de France 2013, avant-dernier et relégable. Un Castres Olympique avec le couteau sous la gorge donc avant ce match, mais qui ne pourra rien face à une machine Toulousaine retrouvée. (13-9) Dans un match marqué par des conditions de jeu très difficile, Toulouse a su faire le nécessaire pour s’imposer et relever la tête après son échec en Coupe d’Europe. Mais ce succès permet également aux Toulousains d’intégrer le top 6 du championnat pour la première fois depuis la 3e journée.

Toulon – Stade Toulousain (21e journée) : les Toulousains font tomber le leader au Vélodrome

Ce match représente peut-être à lui seul la saison des Toulousains. Un début de match cauchemardesque pour les coéquipiers de Gaël Fickou, ce dernier contraint de quitter le terrain victime d’une entorse du genou. On joue à ce moment là la demi-heure de jeu et le Stade Toulousain est mené 18-0 et semble sans solution, incapable de réagir. Mais les Toulousains ont démontré que rien n’était jamais perdu avec eux, et particulièrement cette saison. Mieux, c'est avec un jeu à la toulousaine que le renversement s'est opéré pour une victoire finale (34-24), avec des Toulonnais qui n’accroche pas le bonus défensif, une première pour les Varois à domicile depuis septembre 2011. 

 La joie des Toulousains après leur victoire incroyable face au Racing Club Toulonnais

Stade Toulousain – Brive (24e journée) : le carton de la saison

Sur la phase retour, les Toulousains sont méconnaissables par rapport à leur mauvaise entame de saison. Après leur incroyable remontée face au RCT quelques semaines avant, le Stade a montré qu’il était redevenu une machine à gagner et qu’il avait retrouvé des couleurs, notamment offensivement. Cette fois, c'est Brive qui en a fait les frais à Ernest-Wallon (67-19). Neuf essais (dont un triplé de Yoann Huget) et une prestation aboutie : avec cinq matches sans défaite et une troisième place au classement, plus que jamais, les Haut-Garonnais peuvent croire à une qualification directe pour les demi-finales.

Stade Toulousain – Oyonnax (Barrage) : en route vers un vingtième Brennus ?

Finalement, les Toulousains n’arriveront pas à pas déloger les Toulonnais et les Clermontois des deux premières places mais obtiendront le droit de jouer leur barrage à domicile face à Oyonnax, pour ce qui sera le dernier match de Guy Novès à Ernest-Wallon, avant que ce dernier ne prenne les rênes du XV de France. Dans ce barrage, le Stade fut au bord du gouffre quand sa mêlée explosa. Une faiblesse dont a profité Oyonnax qui mènera de sept points grâce notamment à l’efficacité de son canonnier argentin Urdapilleta (5/5 au pied). Mais une fois encore, sa force de caractère lui permit de renverser le cours de la rencontre. Une mêlée retrouvée avec l'entrée de jeunes pousses comme Cyril Baille et Dorian Aldegheri et un essai à la toulousaine avec une séquence de trois minutes et dix secondes. Après un ballon perdu par Oyonnax dans les vingt-deux mètres toulousains, Dorian Aldegheri amorçe la relance et Cyril Baille la conclut. Un symbole. Et un succès en forme de raccourci d'une saison où le Stade ne voulut jamais mourir. Une montée en puissance qui devra perdurer afin de s'offrir la possibilité de glaner un vingtième Bouclier de Brennus. Le dernier obstacle avant le Stade de France, et pas des moindres, s'appelle Clermont, que les Toulousains n’ont pas battus cette saison (9-13 à Ernest-Wallon ; 24-6 à Marcel-Michelin).

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