Top 14 : Cinq ans après, le sacre des "Oyonnaxiens"
Ce cru 2018 du Castres Olympique, c’est quand même quelque chose. Une aventure aussi belle qu’en 2013 (champion de France) et encore meilleure qu'en 2014 (finaliste). Le tout mené par un homme : Christophe Urios. Le manager tarnais a encore fait des miracles, avec le tempérament qu’on lui connaît. Encore des miracles ? Oui, car avant de mener à nouveau le CO au sommet du rugby français, avec qui il avait été champion de France en 1993, l’ancien talonneur a façonné entièrement un club dans un coin de France où l'Ovalie n'est pas monnaie courante, au point de le faire monter dans l’Elite : l’US Oyonnax.
Castres 2018 avec l'ossature d'Oyonnax 2013
Arrivé en 2007 dans l’Ain, un an après l’accession de l’USO en ProD2, Urios va rapidement faire gravir les échelons au club du Haut-Bugey : une demi-finale et une finale d’accession (perdue) en 2009, une autre demie l’année suivante… puis un titre de champion de France en 2013, après deux saisons dans le ventre mou du championnat : les Oyonnaxiens accèdent au Top 14 pour la première fois de leur histoire. Deux ans plus tard, l’USO se qualifie pour les barrages. La défaite contre le Stade Toulousain aura été le dernier match d’Oyonnax dirigé par Christophe Urios.
Retour à ses premiers amours, direction Castres. Mais le technicien n’arrive pas seul dans le Tarn. Avec lui, il embarque ses adjoints : Joe Al Abd, ancien 3e ligne de l’USO sous ses ordres devenu entraîneur des avants, et Frédéric Charrier, fidèle adjoint du Montpellierain de naissance depuis 2010 pour les lignes arrières. Mais dans ses valises se trouvent aussi le pilier Antoine Tichit et le demi d’ouverture et buteur Benjamin Urdapilleta, deux de ses hommes-clés lors de ses dernières saisons à Oyonnax. Le talonneur Jody Jenneker et le 2e ligne Thibaut Lassalle le rejoindront aussi à l’été 2016.
Le stade Pierre-Fabre serait-il devenu l’annexe de Charles-Mathon ? D’une certaine manière, un petit peu, même si on est loin de l’exemple Toulon – Lyon où 10 anciens varois portent les couleurs lyonnaises. Mais tout au long de la saison, Christophe Urios s’est appuyé sur ces « Oyomen » : Tichit, c’est 27 feuilles de matches en championnat (26 titularisations) ; Jenneker, 26 apparitions pour 22 titularisations ; Lassalle a pris part à 16 rencontres (12 titularisations) tandis qu’Urdapilleta a été le joueur le plus utilisé par le staff castrais : 28 matches débutés pour 29 disputés.
Encore la précision d'Urdapilleta pour un nouveau titre
Si les quatre ont décroché un nouveau titre sous la houlette d’Urios après celui décroché en ProD2 en 2013, tous n’ont pas pu participer à la fête : Jenneker pour cause de suspension, après un coup de poing contre Maxime Médard en barrage, et Lassalle, suite à une fracture du coude, n’étaient pas de la partie. A contrario de Tichit, titularisé à gauche de la mêlée tarnaise, et d’Urdapilleta, véritable maître à jouer du CO samedi soir et auteur de 19 points.
Déjà en 2013, le boss d’alors d’Oyonnax s’était appuyé sur ces quatre joueurs, chacun ayant eu plus de 20 titularisations de moyenne. Et déjà, Urdapilleta avait porté le club par sa précision face aux poteaux (232 pts en 2013, 297 cette saison). Après la petite bourgade de 20 000 âmes, les anciens « Oyomen », Christophe Urios en tête, auront porté une sous-préfecture tarnaise qui fait encore et toujours de la résistance face aux nouveaux venus dans le rugby.
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