Top 14 : Toulouse-La Rochelle, la finale "que tout le monde attendait" aura lieu
"Le rugby est un sport très juste, tu as ce que tu mérites", philosophait l'ailier argentin du Racing 92 Juan Imhoff, vendredi au micro de Canal +. Son équipe, cinquième du championnat, venait de boire la tasse contre le leader toulousain (14-41), en demie à Saint-Sébastien (Espagne), dans un scénario conforme aux destinées des deux équipes sur la saison régulière. Le lendemain, le dauphin rochelais a maîtrisé le sixième Bordeaux-Bègles (24-13). Comme une évidence, Toulouse et La Rochelle se retrouveront en finale du Top 14, samedi 17 juin à Saint-Denis (à suivre sur France 2 et france.tv).
"Le premier contre le deuxième, je ne vais pas dire que c'est logique, mais c'est une belle affiche", en a euphémisé Sébastien Boboul, entraîneur adjoint de La Rochelle. De telles pincettes ne s'imposaient pas forcément, tant cet affrontement final récompense les deux équipes les plus régulières de l'exercice, avec respectivement 14 et 11 points d'avance sur le reste du panier. Les deux seules du Top 14 en mesure en briller sur la scène européenne, également, puisqu'elles se sont partagées les trois derniers titres européens. Deux pourvoyeuses, aussi, de 10 des 15 titulaires des Bleus lors du Tournoi des six nations.
En clair, le Stade de France accueillera samedi "l'affiche que tout le monde attendait", selon l'expression que l'on n'a cessé d'entendre tout au long de ce week-end basque. Comme Stade français-Toulouse au tournant du siècle ou Toulon-Clermont sur la dernière décennie, Toulouse-La Rochelle est la grande rivalité du moment. Et comme tout antagonisme, elle s'est forgée au fil de matchs épiques. Les deux finales de Champions Cup et Top 14, glanées par Toulouse en 2021 (22-17 et 18-8), en font indéniablement partie. Mais depuis, le géant toulousain n'a plus rien écrasé, quand le goinfre rochelais a englouti deux Champions Cup. Même s'il n'a jamais mis la main sur le Brennus, il paraît nettement mieux armé qu'il y a deux ans.
Toulouse a éliminé La Rochelle lors des trois dernières saisons
"Ce qui a changé depuis ? La mentalité, a soufflé le talonneur maritime Pierre Bourgarit après la demie. Quand tu n'as pas l'expérience, tu ne sais pas trop appréhender ces matchs." En mai 2021, dans un Twickenham aux trois-quart vide et masqué, le Gersois et ses comparses découvraient en effet les finales. En deux ans, les Maritimes ont "normalisé" leur réussite, dixit leur directeur général Pierre Venayre, et il fallait les voir célébrer timidement leur victoire contre l'UBB pour s'en persuader.
Sauf que le club à la caravelle pêche encore contre son rival, qui les a éliminés lors des trois dernières phases finales. "C'est toujours assez tendu, donc on les veut", a reconnu le Toulousain Thibaut Flament vendredi soir. Si le vœu du deuxième ligne longiligne a été exaucé, celui-ci avait peut-être à l'esprit les huit victoires consécutives des siens contre La Rochelle (débutée en septembre 2020, jusqu'en janvier 2023), avec un écart moyen de sept points. À la fois peu, mais aussi assez substantiel pour créer une rancœur qui ne sera atténuée que si les Rochelais rendent la pareille à leur rival cette saison. "On joue pour ce genre de matchs, on a hâte d'y être", en a souri Bourgarit. Vu l'engouement suscité par ce nouveau classique, il n'est pas le seul.
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