Top 14 : Vern Cotter (Montpellier) estime que "notre groupe n’était pas forcément soudé"
Sa prestation avait laissé la France du rugby sans voix. Comment le Montpellier Hérault Rugby, véritable mastodonte tout au long de la saison, a-t-il pu autant passer à côté de sa finale le 2 juin dernier contre le Castres Olympique (13-29) ? Un non-match face à des Castrais qui ont parfaitement saisi leur chance pour priver un rouleau compresseur, en panne ce soir-là, de son premier titre hexagonal. Deux mois et demi après cette désillusion, les Montpellierains abordent le nouvel exercice avec l’intention de monter au balcon du Stade de France le 15 juin prochain. « On repart pour le Bouclier, bien sûr », annonce Vern Cotter. « Mais il ne faut pas oublier combien c’est dur, tout ce qu’il faut pour arriver en finale », prévient l’entraîneur dans une interview accordée à L’Equipe.
L'atout Goosen
Pour expliquer cet échec, cuisant pour le club de Mohed Altrad, l’ancien sélectionneur de l’Ecosse estime que « notre groupe n’était pas forcément soudé comme il doit l’être pour aller au bout d’une aventure comme celle-là, le partage du projet n’était pas assimilé par tous. » Un message clair à l’encontre de ses joueurs, rappelant que « l’issue se détermine sur l’émotion, la cohésion, l’envie collective. » Mais cette débâcle ne devrait pas être sans lendemain. Le coach sacré champion de France avec Clermont en 2010 « pense qu’il (le groupe, ndlr) aura désormais ce petit supplément d’âme. » Un vécu commun comme force, avec pour objectif de connaître une issue plus heureuse.
Pour renforcer un collectif qui n’a perdu à l’intersaison que Joe Tomane (centre) comme élément clé, Mohed Altrad a frappé un grand coup dans le monde ovale avec la signature de Johan Goosen. Celui qui était au cœur d’une affaire rocambolesque avec le Racing 92, suite à son départ prématuré du club francilien après un match contre… Montpellier le 5 novembre 2016, s’est engagé en février dernier avec le club héraultais. Et a fait son retour sur les pelouses françaises le 9 août dernier, du côté de Béziers, à l’occasion d’un match amical contre le voisin biterrois. Un retour discret pour l'arrière.
"Nous, on est derrière" (Vern Cotter)
Ce renfort de poids, champion de France en 2016 et élu meilleur joueur du championnat la même année, doit permettre au MHR de franchir un cap, notamment à l’extérieur, fléau des Cistes la saison dernière (4 victoires en 13 déplacements) : « On avait aussi réalisé quelques non-matches à l’extérieur », se souvient Cotter. Le Néo-Zélandais a très certainement encore en tête les déculottées encaissées à Bordeaux (47-17), au Racing (26-0) ou encore sur le terrain de Brive (29-10). Et peut-être même la finale contre le CO lors de laquelle les Montpellierains et ses 2000 supporteurs s'étaient sentis bien seuls : « Quand on est sortis sur le terrain, que l’on a vu ce public, cette ferveur, on a senti qu’il y avait un truc contre Montpellier. […] On n’est pas l’équipe la plus aimée en France. »
Mais qu’importe, l’objectif est ailleurs pour Cotter : « Mon but, c’est de rendre cette équipe meilleure. Humainement et rugbystiquement. » Sur la scène continentale, le MHR ne dévoile aucune ambition, alors que le club n’est sorti des poules qu’une fois en sept participations. Et côté Top 14, le coach de 56 ans craint la concurrence, malgré un statut de favori : « Il y a des effectifs mieux préparés que le nôtre, je pense à Clermont, au Racing, les deux plus gros du Top 14. Il y a La Rochelle aussi qui se construit depuis un petit moment déjà. » Et d’affirmer que « nous, on est derrière. » Bien qu’il n’espère pas tenir les mêmes propos lorsque le mois de juin pointera le bout de son nez... Car "ça prendra le temps qu'il faut. Mais on va gagner."
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