Toulon fait dérailler le Métro
Le RC Toulon commence à tourner rond. Après quelques renâclements à Montpellier, la machine rouge et noire a enclenché les turbines. Même sans Bastareaud, de nouveau placé sur le banc des remplaçants en début de match, les Varois ont prouvé qu'en matière de puissance pure, ils ne craignaient pas grand-monde dans le championnat. Le Racing-Metro, pourtant pas démuni non plus dans ce domaine, a beaucoup souffert du travail de sape des avants et des percées des trois-quarts, et notamment des centres Giteau et Mermoz, en forme internationale.
Certainement motivé par la campagne l'opposant à "Sir" Jonny Wilkinson avant la rencontre, Jonathan Sexton ouvrait les hostilités dans son duel à distance en tentant un drop dès la première minute. Sous la barre. Le temps pour les hommes de Laporte de se remettre dans le sens de la marche et d'envoyer la cavalerie lourde. Mermoz perçait plein champs, libérait pour Giteau qui envoyait Smith à l'essai (7-0, 8e). Comme dans les livres.
Toulon prend le large
Pourtant, les Ciel et Blanc s'accrochaient et, par instants, laissaient deviner leur potentiel. D'abord avec Sexton qui réduisait la marque, puis par Matadigo qui aplatissait mais qui voyait son essai refusé pour un en-avant de passe de Planté (18e). La fin de cette première période virait ensuite au mano à mano, ou plutôt au pied contre pied, entre Sexton et Wilkinson. Les deux ouvreurs y allaient de leur pénalité mais le dernier mot provisoire revenait à l'aîné qui plantait un drop juste avant la pause (10-6, 40e).
Si les débats avaient été relativement équilibrés durant les 40 premières minutes, le RCT prenait irrémédiablement l'ascendant dès la reprise. D'abord par un essai de filou de Tillous-Borde (47e), rapidement imité par Jocelino Suta (27-9, 54e). Le collectif des hommes du duo Labit-Travers, encore en rôdage, se désagrégeait complètement devant la furia varoise. Giteau et Smith, encore lui et en contre, se chargeaient d'alourdir le score dans des proportions considérables (41-9, 64e), à peine adoucies par un essai inscrit avec l'énergie du désespoir à la dernière minute (41-14). La défaite était certes humiliante pour un prétendant au titre mais la vérité du jour n'est pas celle du lendemain et les Franciliens ont encore le temps d'apprendre et de grandir. Ils ne seront peut-être plus aussi bons à prendre dans quelques semaines. Pour Toulon c'est déjà le cas !
Déclarations :
Mourad Boudjellal (président du RCT): "L'important dans le Top 14 ce n'est pas de bien commencer mais de bien terminer. Ceci dit, nous faisons un bon début de saison, avec un bilan inespéré de 7 points en deux matches malgré le fait qu'il nous manque encore de nombreux joueurs. Il faut continuer".
Laurent Labit (entraîneur du Racing-Métro): "On était satisfait de la 1re mi-temps, il y avait du contenu, malheureusement on a complètement craqué en seconde période. C'était très difficile, contre une équipe qui a la continuité. Forcément, toutes les erreurs se paient cash. On a bien vu qu'on n'avait pas assez de recul collectif pour essayer de résister. Le score est lourd, les interceptions ont fait très mal et surtout nos deux essais refusés en première mi-temps. On va regarder les images. On avait dit avant le match que c'était un peu tôt pour rivaliser avec cette équipe. Il reste beaucoup de travail, il faut aller dans le dur et aller se faire mal. Le premier tournant est l'essai refusé et la seconde action où l'arbitre siffle un en-avant et en plus il y a la pénalité inutile et largement évitable en fin de première période. Comme il l'a fait pour la 1re journée, l'arbitre vidéo nous appellera dans deux jours pour s'excuser et dire qu'il s'est trompé. Sur la seconde période il n'y a aucune contestation. On est très loin d'être en place. On a craqué en seconde période et Toulon est alors devenu euphorique."
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