Toulon-Montpellier, passation de pouvoir ou retour "à la normale" ?
Entre l'équipe phare de ces cinq dernières années, et l'équipe montante de l'année, l'affrontement promet d'être féroce. Cela pourrait même représenter une passation de pouvoir, si Montpellier sortait Toulon. Devenue reine de la (petite) Europe, le MHR s'attaque à la formation qui a régné durant trois saisons sur la (grande) Europe. Mais après avoir été en finale d'au moins une compétition chaque année depuis 2012, le RCT pourrait rater cette ultime marche pour la première fois cette saison en cas de défaite.
Montpellier en disciple de Toulon
Toulon, c'est trois Coupes d'Europe de 2013 à 2015, trois finales du Top 14 (dont une gagnée en 2014) de 2012 à 2014, et c'est surtout le premier club à avoir misé gros en allant chercher des stars dans l'hémisphère Sud, dans son staff technique comme sur le pré. A côté, Montpellier fait figure de petit enfant, de jeune disciple. Après avoir tenté la carte "formation" incarnée par l'éclosion des Picamoles, Trinh-Duc, Ouedraogo et celle de l'Argentine, le MHR s'est également tourné vers le "grand" hémisphère Sud, en recrutant Jack White, entraîneur champion du monde en 2007 avec l'Afrique du Sud, qui a amené dans ses bagages une cohorte de Springboks. Au total, 13 Sud-Africains composent le groupe montpellierain de 49 joueurs, auxquels il faut ajouter les 4 Australiens, 3 Fidjiens, deux Néo-Zélandais et un Tongien. Sur la Rade, c'est plus international avec au total 5 Australiens, 3 Sud-Africains, 2 Néo-Zélandais et 2 Fidjiens sur les 45 joueurs sous contrat, mais surtout 4 Géorgiens, 2 Anglais, 1 Américain, 1 Gallois, 1 Ecossais, 1 Argentin...
Laporte-White, des frères d'armes
Sur le plan du jeu, chaque équipe s'appuie sur des joueurs physiques, qui aiment défier avant d'ouvrir. Normal, leurs entraîneurs respectifs ont toujours misé sur la dimension athlétique pour arriver à leurs fins. Avec une volonté commune, qui passe au-dessus de tout: gagner. Peu importe la manière. Bernard Laporte et Jack White se connaissent bien. Très bien même. Au niveau international, lorsqu'ils dirigeaient tous deux leur sélection, ils se sont affrontés à trois reprises, pour deux victoires au Français, une au Sud-Africain, et un nul. Ils s'étaient mêmes connus avant, lors d'un passage de Laporte chez les Sharks, où White était entraîneur adjoint. "Il voulait voir les méthodes sud-africaines", se souvient l'entraîneur de Montpellier, qui avait accepté de venir entraîner Bayonne lorsque Laporte avait temporairement pris les commandes du club. "Bernard, c'est un bon ami et j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour lui", glisse White. Il pourrait néanmoins être à l'origine d'une retraite anticipée pour son ami.
La belle trois semaines après la revanche
Car Bernard Laporte vit ses dernières heures au RCT. Avant de tenter de devenir président de la Fédération française de rugby, il rêve de finir sur une bonne note. Après avoir mené Toulon au sommet du Top 14 et de la Coupe d'Europe, terminer sur une élimination en demi-finale du championnat, comme l'an dernier, après avoir perdu en quarts de finale sur la scène européenne, aurait comme un goût d'inachevé. Mais Montpellier aurait bien envie de jouer ce mauvais tour, pour se saisir d'un témoin qu'il lorgne depuis quelques temps. Cra le MHR semble bien loin de la saison précédente, où l'équipe s'était battue pour éviter la relégation, et avait raté pour la première fois les phases finales depuis 2011. Cette année, première finale depuis 2011, premier titre de son histoire, en Challenge européen, et la possibilité de découvrir le Camp Nou, lieu de la finale pour cause d'Euro de foot, avec le Brennus en ligne de mire.
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Dans la dynamique actuelle, à Montpellier, tout semble au beau fixe. Depuis l'arrivée de François Steyn dans l'effectif, l'équipe accumule les victoires, et n'a subi que deux défaites (à La Rochelle le 7 mai et au Racing le 5 juin). Castres a été dominé lors du barrage, alors que c'était la bête noire de l'équipe. Mais à force d'être sur le pont, les Montpellierains ne risquent-ils pas de le payer, face à des Toulonnais qui, au contraire, ont eu du temps pour recharger les batteries. Qualifié directement pour les demi-finales, le RCT pourrait-il manquer de rythme après 15 jours sans match ? Les Toulonnais ont une revanche à prendre sur les Héraultais, qui les ont battus lors du match retour de la phase régulière, voici trois semaines (36-21), alors qu'à l'aller, Toulon avait humilié le visiteur (52-8).
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