Toulon-Toulouse, reconstruction en marche
Sur la Rade, l'après-Bernard Laporte, vainqueur de trois Coupes d'Europe consécutives (2013, 2014 et 2015) et d'un Bouclier de Brennus (2014), aura été, comme le RCT pouvait le craindre, très délicat à gérer. La tête des entraîneurs a valsé (Diego Dominguez et Mike Ford) et c'est un improbable trio Cockerill-Dal Maso-Giteau qui a fini par redresser la barre jusqu'au Stade de France. Mais c'est sous l'impulsion de Fabien Galthié que le triple champion d'Europe, sevré de titres depuis 2015, doit vraiment redécoller cette saison.
"Ce que l'on a vécu, ça n'existera plus. On veut construire une équipe, un groupe, en faisant abstraction du passé. On est sur un cycle qui, je l'espère, sera le plus long possible avec Fabien. Je ne suis pas parti pour avoir des résultats dans l'immédiat", disait en début de saison le tonitruant président Mourad Boudjellal. Les choses sont en tout cas bien parties avec un large succès face à Pau (41-14) et un exploit manqué de peu à Clermont (16-21).
Stage de cohésion en Argentine, révolution dans le jeu, entraînements plus intenses et davantage ouverts au public: l'ancien manager de Montpellier a imposé sa patte pour le plus grand bonheur de ses joueurs. "Tous les changements apportent un vent de fraîcheur. On était un peu tombé dans quelque chose de ronflant ces dernières années. On était dans une mauvaise routine. Les changements ont cassé cela et on a vu des choses nouvelles", se félicite le centre Mathieu Bastareaud.
'Faire table rase
A Toulouse aussi, on veut "faire table rase de ce qui s'est passé", souffle l'ailier international Yoann Huget. Car pour le club le plus titré du rugby français avec 19 Brennus, la saison dernière, achevée à la douzième place synonyme d'absence des phases finales pour la première fois depuis 41 ans et de privation de Coupe d'Europe, a été vécue comme une humiliation, deux ans après le départ de Guy Novès. Les têtes là aussi ont changé avec l'arrivée de l'ancien troisième ligne aile Didier Lacroix à la présidence à la place de Jean-René Bouscatel et les départs du directeur sportif Fabien Pelous et de l'entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Elissalde. Sans parler des adieux de joueurs historiques comme le capitaine emblématique Thierry Dusautoir.
Ugo Mola, sous contrat jusqu'à la fin de la saison, est lui est resté en place mais devra ramener des résultats s'il veut conserver l'indulgence de ses dirigeants. La saison a pour le moment plutôt bien démarré avec un nul à Oyonnax (23-23) et une victoire à domicile sans panache face à Pau (23-19). Toulon fait donc figure de premier révélateur. "On va vraiment se tester", estime le troisième ligne François Cros. "La reconstruction est en train de prendre forme, on essaie de gommer les erreurs de l'année dernière", poursuit le jeune (23 ans) troisième ligne formé au club, qui plaide la patience: "Il va falloir encore quelques journées pour retrouver pleine confiance". Et tenter comme Toulon de redevenir un géant.
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