Toulouse-RCT, un vrai duel de monstres
Le plus riche n'est pas celui que l'on croit
Lorsque vient le moment d'analyser la confrontation entre Toulouse et Toulon, il est devenu presque coutumier d'opposer l'histoire à l'opulence. A tort. La politique de recrutement de stars impulsée par Mourad Boudjellal il y quelques années, perpétuée cet été avec les arrivées de Bryan Habana, Drew Mitchell et Ali Williams, biaise le jugement des amateurs du ballon ovale. Car en dépit de cette réputation de club richissime du TOP 14, Toulon n'est pas le plus cossu. A en croire le rapport sur les budgets prévisionnels des clubs du championnat établi par la Ligue National de Rugby en août dernier, l'équipe entraînée par Bernard Laporte ne pointe qu'à la 4e place des clubs les plus aisés du TOP 14 (24€), derrière le Stade Français (25M€), Clermont (27M€) et.... le Stade Toulousain (36M€);
Petit jeu de dupes
De la revanche dans l'air ? Patricio Albacete assure que non :"la demie, c'est oublié. Le RCT est ce qui se fait de mieux en Europe aujourd'hui, il y a des internationaux partout, des stars à tous les postes. Cela rend forcément les matches contre eux spéciaux, pas besoin de chercher la motivation". Si on prend ses propos pour argent comptant, Toulon est incontestablement le favori de ce choc au sommet. Ce que conteste le demi de mêlée varois Frédéric Michalak : "Je ne sais pas si c’est le meilleur moment pour jouer Toulouse… J’espère que, collectivement, on se prépare avec une petite peur dans la tête parce qu’en face, on va trouver la meilleure équipe du moment. Je connais ce club, bien sûr, ainsi que ses hommes et je sais que dans ces moments-là, ils sont très, très forts". L'enjeu, avant cette confrontation entre les deux pontes du TOP 14, consiste visiblement à se délester d'un maximum de pression.
Qui sont les vrais Rouge et Noir ?
Depuis le retour de Toulon dans le Top 14 en 2007, chaque rencontre face à Toulouse est une opposition entre maillots «rouge et noir». La Dépêche rapporte que les Varois auraient commencé à arborer les deux couleurs en 1923, lors d'une rencontre contre le Stade Toulousain. La légende raconte que les maillots des joueurs toulonnais auraient, juste avant le match, mystérieusement disparu. Dans un élan de gentillesse, mais surtout désireux de disputer cette rencontre, les visiteurs auraient prêté leurs célèbres maillots «rouge et noir» à l’adversaire varois pour le bon déroulement de cette opposition. De son côté Jean Fabre, ancien président du Stade Toulousain entre 1980 et 1990, affirme que les joueurs du Stade ont commencé à porter les deux couleurs dès l'arrivée du rugby dans la ville rose... en 1892 :" c’est une couleur traditionnelle, propre à la ville de Toulouse qui fait référence aux Capitouls (les anciens conseillers municipaux)".
De la confiance d'un côté, des doutes de l'autre
Vendredi dernier, les pensionnaires d'Ernest-Wallon ont réalisé un véritable exploit en allant triompher des Saracens, à Wembley qui plus est (17-16). le plan concocté par Guy Novès, qui avait misé sur son banc et ses avants pour contrarier l’ogre anglais en seconde période, a marché comme prévu. Si la victoire contre la meilleure formation anglaise a incontestablement reboosté les partenaires de Thierry Dussautoir, Guy Novès a fait en sorte que ses joueurs ne se reposent pas sur leurs lauriers. Cette semaine, en vue du match contre Toulon, le manager Toulousain n'a mentionné à aucun moment la victoire à Wembley, ni dans les discours, ni lors des séances vidéos. Quoiqu'il en soit, Toulouse peut aborder la rencontre avec quelques certitudes. Les partenaires de Michalak, eux, qui affrontaient Cardiff dans le même temps, ne peuvent pas en dire autant. Les Toulonnais, maladroits et manquant cruellement de réalisme, sont repartis bredouilles de leur match de H Cup (défaite 15-19).
Une infirmerie cinq étoiles
Une ombre au tableau. Toulouse a payé cher sa victoire sur les anglais de Saracens vendredi dernier : Luke Mc Alister, l'ouvreur néo-zélandais s'est rompu le tendon d'un biceps et devrait être absent cinq mois. Une blessure qui tombe mal, tant sa forme était éblouissante : McAlister a inscrit plus d'un tiers des points toulousains depuis le début de la saison : 74 à lui seul, sur 215 (34%). Du côté des Toulonnais, on n'est pas forcément mieux lotis : samedi, le RC Toulon devra se passer de son habituelle 2e ligne, Bakkies Botha - Ali Williams à Toulouse. Le premier se plaint toujours de douleurs au dos. Le second, lui, souffre au niveau d'un coude. Quant à Bryan Habana, touché à une cuisse, il ne devrait pas être non plus de la partie. Le Springbok est rentré du Four-Nations avec un claquage.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.