Cet article date de plus de deux ans.

Tournoi des six nations : "Je trouve cela plutôt vertueux" assure Jacky Lorenzetti à propos des doublons

Depuis le début de la saison, trois journées de Top 14 se sont déroulées en même temps que le Tournoi des six nations. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Léo-Pol Platet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le Président du Racing 92, lors d'une victoire de son équipe à Montpellier, le 20 mai 2017. (PASCAL GUYOT / AFP)

"Quand j'ai commencé avec le XV de France, en 2002, on en parlait déjà." Pour l'originalité du sujet, on repassera, donc. Et Vincent Clerc a bien raison, les doublons c'est comme les légumes de saison. Ils vont et viennent, de l'automne à l'hiver, toujours accompagnés de leurs kilomètres de discussion. En plein Tournoi des six nations, le Championnat de France se poursuit, comme il est de coutume dans les autres sports. Deux compétitions avec les mêmes joueurs en même temps, voici le doublon. 

C'est ainsi que, samedi 26 février, alors que le XV de France tentera de remporter une troisième victoire de rang dans le Tournoi face à l'Ecosse, les affaires courantes du Top 14 ne s'arrêteront pas pour autant. Un sujet clivant à souhait, et régulièrement dénoncé par la vox populi, qui fait pourtant les affaires de certains, à l'image de Jacky Lorenzetti, le président du Racing 92.

Jeunesse, équité et spécificité française

"Je trouve cela plutôt vertueux et je ne dénonce pas de vices du système. Après, je suis comme tout le monde, parfois je me plains et je pleure, comme mon entraîneur, parce qu'on a envie de garder tout le monde", débute celui qui préside le club des Hauts-de-Seine depuis 2006.  

Pour justifier sa posture de (rare) défenseur des doublons, Jacky Lorenzetti met d'abord en avant leur caractère exceptionnel. Trois étaient initialement prévus en début de saison. Finalement, à cause des reports de matchs liés au Covid, ce sera le double. "La première partie du Championnat se joue sur 26 matchs, il n'y a quasiment jamais d'injustice au niveau des six qualifiés, estime-t-il. Cette saison, par exemple, si on regarde le classement, Montpellier, qui a quelques joueurs sélectionnés avec le XV de France, caracole en tête du classement, comme l'UBB. Il n'y a qu'un seul cas qui pourrait poser problème, c'est Toulouse. Mais je vous parie ce que vous voulez, à la fin des phases de qualification, Toulouse sera bien dans les six premiers." 

Encore amputé de neuf joueurs sélectionnés avec les Bleus samedi face à l'Ecosse, le Stade toulousain est l'équipe qui paye le plus lourd tribut de ces doublons, et qui les dénonce le plus, aussi. Pour autant, en Haute-Garonne comme ailleurs, nombreux sont les jeunes joueurs à connaître leur première feuille de match à l'occasion de doublons.

Depuis le début du Tournoi des six nations, le Racing 92 a lancé trois joueurs issus de sa formation. Le prometteur troisième-ligne Anthime Hemery (21 ans) a notamment enchaîné les feuilles de match. "Aujourd'hui, tous nos joueurs sont préparés dès le centre de formation. On ne les envoie pas jouer si on sait qu'ils ne sont pas mûrs ou que leur état de santé ne correspond pas aux exigences du plus haut niveau donc beaucoup n'attendent pas les périodes internationales pour faire jouer de jeunes joueurs. Ça permet de les faire jouer mais ça n'est pas un déclencheur", développe l'homme à l'éternel chèche ciel et blanc.

Des matchs "encore plus pétillants"

De fait, l'absence des internationaux, remplacés par des joueurs habituellement remplaçants ou carrément en dehors des feuilles de match, peut permettre de "réguler" le Championnat, à en croire le président du champion de France 2016. Une manière pour les effectifs les plus modestes de pouvoir tenir la baraque face aux gros bras du Top 14. 

"Ça rend les matchs encore plus pétillants parce que les plus grosses écuries sont privées de quelques-uns de leurs joueurs, développe Lorenzetti. Quand il y a un Brive-Clermont, comme c'était le cas il y a peu, c'est sûr que les Brivistes étaient un peu mieux équipés parce que Clermont avait plusieurs joueurs en équipe nationale (seul Damian Penaud pour le XV de France)."

Priver les forts pour aider les faibles : et si, finalement, le créateur des doublons n'était autre que Robin des bois ? Voilà un nouveau débat pour alimenter les dix, vingt, prochaines années.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.