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Affaire Laporte-Altrad : un rapport de police renforce les soupçons de "trafic d'influence" et de "prise illégale d'intérêts"

Selon le journal "L'Équipe", un rapport de police "accablant" souligne de nombreux éléments à charge contre le président de la Fédération de rugby Bernard Laporte et le président du club de Montpellier Mohed Altrad. Un procès doit avoir lieu "en septembre 2022".

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte (à gauche) parle avec le président français de Montpellier Mohed Altrad avant un match du Top 14, le 19 février 2017, au stade Altrad à Montpellier. (FRANCK PENNANT / AFP)

Après quatre ans d'enquête sur des soupçons de favoritisme entre le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, et le président du club de Montpellier devenu le principal sponsor du XV de France, Mohed Altrad, la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) a remis son rapport de synthèse au Parquet national financier (PNF) en juillet 2021. Un rapport "accablant", estime lundi 17 janvier le journal L'Équipe.

Selon nos confrères, "les enquêteurs considèrent que les faits révélés par leurs investigations sont 'susceptibles de caractériser certains délits'" à l'encontre des deux hommes, notamment de "corruption", de "trafic d'influence" ou encore de "prise illégale d'intérêts". Un procès aura lieu "en septembre 2022", annonce l'avocat de Bernard Laporte, Maître Versini-Campinchi. Il dénonce une enquête de police "exclusivement à charge".

Dans son rapport, la BRDE s'est surtout intéressée à un contrat d'image d'une valeur de 150 000 euros qui liait Bernard Laporte au groupe de Mohed Altrad. Selon les enquêteurs, le président de la FFR "n'a informé personne du contrat à titre onéreux le liant à Altrad et intervenait personnellement en qualité de président de la FFR à plusieurs occasions, dans des conditions caractérisant les délits de 'prise illégale d'intérêts', 'corruption' et 'trafic d'influence'".

Un rapport de 76 pages

S'agissant du sponsoring maillot du XV de France, qui est revenu au groupe Altrad, la BRDE s'interroge sur "l'absence de mise en concurrence des sponsors potentiels" ainsi que sur "la juste valeur de ce sponsoring". Les policiers ont notamment relevé qu'une première offre de 9,9 millions d'euros par saison avait été proposée en juin 2017 aux partenaires officiels GMF, Orange, Société Générale, et BMW. C'est finalement Altrad qui a décroché la mise finale pour un montant de 6,8 millions d'euros par saison.

Les enquêteurs se sont également intéressés de près à l'épisode de la commission d'appel de la FFR, dans lequel Bernard Laporte est soupçonné de "trafic d'influence" pour avoir fait réduire des sanctions à l'encontre du club de Montpellier, propriété de Mohed Altrad. Selon L'Équipe, "la BRDE en est arrivée à la conclusion qu'une décision a été rendue le 29 juin et qu'elle a été modifiée suite aux sept appels téléphonique lejuin de Laporte au président de la commission d'appel de la FFR. La suspension du stade de Montpellier pour un match disparaît, l'amende passe de 70 000 à 20 000 euros."

Ce rapport de 76 pages a été transmis en juillet 2021 au Parquet national financier qui l'a à son tour adressé aux mis en cause Bernard Laporte, Mohed Altrad, mais aussi Claude Atcher, directeur général du Groupement d'intérêt public France 2023, Serge Simon, vice-président de la FFR et Benoît Rover, gérant de Score XV, prestataire de la FFR. Selon les informations du journal L'Équipe, le PNF leur a transmis le 21 décembre une note détaillant les qualifications qu'il envisageait de retenir pour un procès en septembre prochain.

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