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Afrique du Sud - France : victoire obligatoire pour les hommes de Guy Novès

Cinquième du Tournoi des 6 Nations 2016, 3e de l'édition 2017, l'équipe de France se frotte (à 17h à Pretoria) à la dernière équipe du Four Nations qu'elle n'a pas affrontée depuis l'arrivée de Guy Novès: l'Afrique du Sud. Battus par l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine (1 victoire et 1 défaite), les Bleus défient des Springboks au plus mal: 8 défaites sur les 12 matches disputés depuis la 3e place en Coupe du monde 2015, dont les 3 derniers matches contre l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Italie. Une raison de plus pour s'imposer, dans un stade situé en altitude (1500m), ce qui a des effets sur l'organisme et sur les trajectoires du ballon.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

A mi-chemin de la Coupe du monde 2019

Depuis la désillusion de la Coupe du monde 2015, et l'humiliation face aux All Blacks, les Français reconstruisent. Un an et demi après ses premiers pas à la tête de l'équipe de France, Guy Novès sait que le temps presse. Dans un peu plus de deux ans, ce sera déjà la Coupe du monde 2019 au Japon. Et la France est placée dans la "poule de la mort" avec l'Angleterre, et l'Argentine. C'est une pression de plus sur les épaules de joueurs épargnés par le staff tricolore, qui parle régulièrement du "contenu" et de leurs "comportements", plus que des résultats.

Ce temps serait presque révolu: "C'est vrai qu'on essaie, après une période d'apprentissage et depuis qu'on sait un peu où on va dans le jeu, de passer à la vitesse supérieure. Il faut essayer d'emmagasiner un maximum de victoires pour construire, évoluer dans le projet de jeu", a admis Jean-Frédéric Dubois, l'adjoint de Novès chargé des lignes arrières. Depuis la Coupe du monde 2015, la France a remporté 7 matches, et en a perdus 8. Il faut désormais passer en positif, et ces trois matches en Afrique du Sud représentent le moment idéal pour y parvenir.

Une Afrique du Sud au plus mal

Battue en Angleterre (37-21), en Italie (20-18) et au pays de Galles (27-13), l'équipe d'Afrique du Sud a conclu en novembre dernier l'une des pires saisons de son histoire. En rentrant fanny au pays de cette tournée en Europe, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 2002. 3e de la Coupe du monde 2015, cette équipe, dont l'image avait été écornée par la défaite contre le Japon lors du Mondial, a sombré. 8 défaites en 12 matches, c'est énorme.

7e équipe du monde (juste derrière la France), elle ne fait plus rêver. Et le (57-15) encaissé le 8 octobre dernier, devant son public de Durban, face aux Néo-Zélandais, a été vécu comme une humiliation. Allister Coetzee a gardé son poste, mais autour de lui, le staff a changé. Pour démarrer 2017 du bon pied, l'encadrement sud-africain a joué la sécurité, avec l'axe 2-8-9-10-15 provenant d'une seule province, celle des Lions de Johannesburg, la meilleure actuellement. Et une paire de centres des Bulls (Serfonteine et Kriel). "On devra être sur nos gardes et s'attendre à tout, c'est une équipe de qualité qui va nous affronter et un grand test pour nous", a indiqué Warren Whiteley, le 3e ligne des Boks.

Reste une question: quel sera le jeu ? Moderne, avec des envolées des lignes arrières, ce qui ne leur a pas réussi ces derniers temps, ou traditionnel, avec de l'affrontement, de l'affrontement, de l'affrontement ? "S'il n'avait mis que des 'golgoths', on aurait pu se dire qu'il voulait revenir à un jeu plus +sud-africain+. Mais j'ai quand même l'impression que le manager (Coetzee) est parti sur un nouveau jeu", estime Jef Dubois.

Un pallier à franchir collectivement et individuellement

L'équipe de France n'a plus battu l'un des trois historiques (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud) de l'hémisphère Sud à domicile, lors d'une tournée, depuis 2009 (victoire 27-22 en Nouvelle-Zélande). Pour trouver trace d'une tournée victorieuse, il faut remonter à 1994, toujours en Nouvelle-Zélande avec le mythique "essai du bout du monde" inscrit par Sadourny lors des débuts d'un certain Jonah Lomu. Le dernier déplacement en Afrique du Sud s'était soldé par une claque (42-17), vécue par Louis Picamoles, seul rescapé présent ce samedi. Présente pour la première fois  depuis 2011 sur le podium du Tournoi des 6 Nations, l'équipe de France doit montrer sur le terrain qu'elle progresse. Surtout dans le contexte des tournées de juin, où les joueurs français sont exténués, et où les demi-finalistes du Top 14 sont ménagés.

L'impact physique, véritable tradition de jeu en Afrique du Sud, sera-t-elle de retour chez les Springboks pour ces trois affrontements ? Uini Atonio le pense: "Cela va attaquer frontal, il ne faudra pas avoir peur de prendre un mec de 120 kilos dans la gueule". Après avoir rivalisé dans ce secteur contre les Blacks, les Wallabies, les Anglais, les Français doivent désormais faire mieux. Et sur le plan individuel, en l'absence de certains cadres, Jules Plisson, Yacouba Camara, Henry Chavancy, Brice Dulin et Jefferson Poirot, pour ne citer que des titulaires, ont une énorme carte à jouer pour leur avenir. "Si jamais il (Jules Plisson, Ndlr) répond à notre attente, comme pour ses partenaires la route continue pour lui. S'il passe à côté, comme ses partenaires, il ira se 'repréparer' pour revenir peut-être plus tard", a asséné Guy Novès.

Composition des équipes

Afrique du Sud: A. Coetzee - Rhule, Kriel, Serfontein, Skosan - (o) Jantjies, (m) Cronje - Mohoje, Whiteley (cap), Kolisi - F. Mostert, Etzebeth - Malherbe, Marx, Mtawarira.
Remplaçants: Mbonambi, Kitshoff, Oosthuizen, du Toit, du Preez, Hougaard, F. Steyn, Leyds

France: Dulin - Huget, Chavancy, Fickou, Vakatawa - (o) Plisson, (m) Machenaud - Goujon, Picamoles, Y. Camara - Maestri (cap), Le Devedec - Atonio, Maynadier, Poirot
Remplaçants: Chat, Ben Arous, Boughanmi, Le Roux, Gourdon, Serin, Doussain, Rattez

Arbitre: Glen Jackson (NZL)

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