Brice Dulin, l'envol attendu avec l'équipe de France contre la Nouvelle-Zélande
"Je pense qu'il a progressé." C'est par cette phrase que Guy Novès a justifié la titularisation de Brice Dulin face à la Nouvelle-Zélande, rendue presque obligatoire étant donné la blessure au pied de Scott Spedding contre l'Australie. "J'ai découvert un garçon très attentif, nous verrons si face aux meilleurs, et avec des espaces qui se réduisent, il pourra travailler pour rester dans le futur." Sera-t-il à la hauteur de l'événement ? "On le saura samedi soir", a tranché le sélectionneur. "Il a fait de bons matches avec son club."
Brice Dulin était toujours laissé de côté par le nouveau staff tricolore depuis la fin de la Coupe du monde 2015, passée sur une aile pour rendre service à l'équipe de France. Mais pas à lui. Le cadrage-débordement subi face à l'Anglais Watson en préparation n'a été que le symbole de son mal-être à ce poste. Il a remonté la pente avec son club, pour revenir aujourd'hui. "L'équipe de France, ce n'est pas un bonbon qu'on t'offre pour te féliciter. Brice travaille avec nous depuis deux semaines, il a un comportement parfait, fait de très bons entraînements. Il rentre sans pression", assume Guy Novès. Avec ses qualités.
A l'aise sur les ballons hauts
"J'espère qu'il va apporter beaucoup sur les ballons hauts qui sont sa spécialité", a glissé Rémi Lamerat au sujet de Brice Dulin. Malgré son mètre soixante-seize, l'arrière du Racing 92 est en effet un excellent joueur pour réceptionner les ballons hauts. Sens du placement, du timing, il fait des merveilles dans les airs, ce qui pourrait être bien utile en cas de coups de pied de pression lancés par les All Blacks. D'autant plus que les ailiers Nakaitaci et Vakatawa sont moins à l'aise dans cet exercice.
Des crochets incisifs
Plus porté sur les longues courses et sa puissance, Scott Spedding laisse sa place à un joueur au profil très différent. Comme le Clermontois, Brice Dulin aime remonter les ballons, et assumer des relances percutantes. Mais il use beaucoup plus de sa vivacité, de ses appuis et de ses crochets pour trouver les espaces. Face à la meilleure équipe du monde, dont la défense ne laisse que peu de faille, cela peut se révéler déterminant. Avec Nakaitaci et Vakatawa, ce trio peut amener l'incertitude partout avec leurs appuis de feu. Reste au Racingman à "s'inscrire dans le projet dans les prochaines années", selon Novès, et donc ne pas oublier ses coéquipiers pour faire vivre le ballon.
Un jeu au pied en progrès
Souvent, il a été reproché à Brice Dulin un jeu au pied peu performant, voire imprécis. Conscient de cette lacune, bien voyante comparée à son rival Spedding chez les Bleus, l'ancien Agenais a travaillé. Dans son club, il peut compter sur une référence en la matière: Dan Carter. Le meilleur joueur du monde 2015, meilleur buteur de l'Histoire, l'aide "beaucoup, vu qu'on est gaucher tous les deux", reconnaissait Dulin en début de saison. La présence de Ronan O'Gara, pas manchot avec ses pieds (3e meilleur buteur de l'Histoire derrière Carter et Wilkinson), dans le staff francilien, sert aussi sa progression.
Une certaine décontraction
C'est Rémi Lamerat qui l'affirme: "C'est le mec le moins sous pression de l'équipe. Ce n'est pas qu'il prend (les matches) à la légère, mais il est assez imperméable à cette pression." Il y aurait pourtant de quoi paniquer, à l'heure d'affronter la meilleure équipe du monde, et défier à distance la plus belle ligne de trois-quarts de la planète, organisée par le meilleur joueur 2016, Beauden Barrett. La semaine dernière, quelques heures avant France-Australie, Brice Dulin était à Colombes, avec le Racing 92 face à Grenoble. Ce samedi soir, il retrouvera le Stade de France. "Sans pression" selon Guy Novès.
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