France – Argentine : Le succès et le soutien, les Bleus ont tout gagné
Emportés par la foule, ces Coqs. Assoiffée de revanche après le cruel dénouement contre l'Afrique du Sud samedi dernier, l'équipe de France s'est enhardie de la ferveur du Nord. Le Stade Pierre Mauroy a tenu toutes ses promesses. Réparer l'affront de l'an dernier et d'un France – Japon qui n'avait pu se disputer dans l'antre lilloise. Mais aussi soigner bien des maux bleus du moment. Le XV tricolore a mis fin à sa série de cinq défaites en dominant l'Argentine. Mais il a aussi retrouvé la communion qui lui manquait avec ses supporters lors de ses dernières sorties.
Chaleureux, on le connait le public nordiste. Respectueux aussi quand les premières secondes de l'hymne argentin se sont transformés en un concours à qui dira chut avec le plus de distinction pour mieux laisser les musiciens s'exprimer. Cicatrisant enfin, quand les hommes de Jacques Brunel avaient besoin de ce 16e homme si précieux. Non, les gilets jaunes présents sur les accès pour le stade n'ont pas réussi à doucher l'enthousiasme des tribunes. Même cueilli à froid par la température (comme quoi un toit n'évite décidément aucun frisson) et le premier essai argentin dès la 2e minute, le public de Pierre-Mauroy a donné de sa voix. Quand Serin, Thomas et compagnie ont mis les cannes à la 17e, ce sont peut-être 30 jambes qui remontaient le terrain, mais 42015 cœurs qui bondissaient sur les Sud-Américains. Milliers de drapeaux tricolores sur les sièges, Marseillaises entamées à plusieurs reprises durant le match... Lille avait la recette parfaite pour ragaillardir ses protégés.
Plus qu'un stade, une arène
Les "poussez, poussez" réclamés par les travées à chaque mêlée ont même donné un temps à l'enceinte nordiste des airs de stadium romain. Mais dans ces Jeux du cirque version Hauts de France, c'est dans la gueule des Pumas à défaut de lions que les hommes de Jacques Brunel se sont jetés. Car si le toit n'a pas protégé les acteurs de la moindre pluie - le temps étant ce samedi de la partie - l'effet cocotte-minute de ce stade fermé a marché à plein, comme pour mieux chasser la pression de l'enjeu. Ce n'est pas Teddy Thomas qui dira le contraire après la clameur qui a suivi ses deux essais.
Si la percée magique de Gaël Fickou sur le deuxième passage bleu dans l'en-but restera dans les têtes, l'image de la soirée restera sans doute celle d'un capitaine au sourire retrouvé. Guilhem Guirado a eu le droit au même traitement que Thomas après son essai tombé de nulle part à dix minutes de la fin. Un sentiment galvanisant de soulagement et de libération en plus. A +15, les frayeurs qui avaient glacé le Stade de France une semaine auparavant ont laissé place à de vibrants "Allez les Bleus" et à une ovation à sa sortie quelques minutes plus tard, le rictus de la joie laissant celui de la déception sur son visage. Tout un symbole.
Cela valait bien un tour d'honneur pour finir, et des tapes dans les mains des gamins, maillot bleu nuit du XV de France du début des années 2000 sur les épaules. Tous les doutes ne se sont pas envolés à Lille, mais la sinistrose a, elle, été mise au placard. Cela tombe bien, il y a maintenant l'incertitude du tennis français à chasser dans une semaine en finale de la Coupe Davis dans ce même lieu.
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