France-Fidji, un test charnière pour toute l'équipe de France
France - Fidji en direct sur France 2 à 17h35 et sur francetvsport.fr
France-Fidji, c'est le premier des onze matches menant l'équipe de France à la Coupe du monde. La première des onze possibilités de frapper les esprits de l'encadrement de l'équipe de France. Le premier des onze tests pour gagner sa place parmi les 30 pour le Mondial. La première des onze marches pour que Philippe Saint-André et son staff voient enfin l'horizon s'éclaircir avec des résultats probants. Depuis leur prise de fonction, ils n'ont en effet connu la victoire qu'à onze reprises en 29 matches. Jamais un sélectionneur tricolore n'avait affiché un bilan aussi peu flatteur, depuis le début du professionnalisme. Sur les deux dernières saisons, et en ayant joué quatre fois les All Blacks en 2013, l'équipe de France a perdu 12 matches sur 19 joués.
C'est pour cela qu'entre la tournée désastreuse en Australie (trois défaites en autant de tests dont un 50-23 contre les Wallabies) et cette tournée de novembre à domicile, une mini-révolution a agité Marcoussis. Serge Blanco, vice-président de la FFR, a pris un rôle en équipe de France de "paratonnerre, un relais, un accélérateur, un débatteur"; selon Pierre Camou, le président de la FFR qui l'y a placé. Philippe Saint-André et son staff ont aussi dévoilé une liste élargie de joueurs susceptibles de disputer la Coupe du monde. Elargie jusqu'aux "étrangers" sélectionnables en équipe de France. Cela a fait couler beaucoup d'encre. Les nombreuses blessures ont souvent empêché la continuité dans les compositions d'équipe. Celle-ci ne fait pas exception, ce qui donne une chance à d'autres joueurs. Ce match face aux Fidji représente la première traduction des modifications estivales. Il n'en sera que plus analysé, disséqué, individuellement comme collectivement. En voici les principaux enjeux.
Une ligne directrice dans le jeu
C'est le reproche fait depuis l'intronisation du trio Saint-André-Lagisquet-Bru: le manque de lisibilité du jeu de l'équipe de France. Avant eux, Bernard Laporte avait érigé la défense et la discipline en principes de base de tout le jeu. Marc Lièvremont avait voulu faire de l'offensive tous azimuts la valeur commune d'une nouvelle génération. Le jeu du XV de France semble fluctuer depuis trois ans. Parfois, les joueurs ne paraissent pas savoir quoi faire sur le terrain. La dernière tournée en Australie l'a encore montré. Après la claque du premier test (50-23), la défense avait haussé le ton sur le deuxième, sans permettre de développer de jeu offensif (défaite 6-0). Et le troisième n'avait pas vraiment permis de trouver un bon équilibre (défaite 39-13). Du coup, les plans de jeu ont été simplifiés pour que les joueurs s'y retrouvent facilement, et mettent fin aux hésitations trop souvent constatées. Du combat, une bonne conquête, une grosse défense, du jeu au large, une bonne gestion de la charnière, c'est tout cela qui est attendu contre les Fidjiens. Et après aussi.
Des novices attendus
En titularisant les Racingmen Teddy Thomas et Alexandre Dumoulin dans la ligne de trois-quarts, plus le Bayonnais Scott Spedding à l'arrière, Philippe Saint-André a fait le choix des hommes en grande forme. Et il a également fait un pari. Les trois joueurs ont les épaules larges, et en commun un gros physique pour faire face au défi en la matière imposée par les Fidjiens. Le premier a 21 ans, pèse 96kg et a inscrit 4 essais sur l'aile du Racing en 8 matches du Top 14. Le deuxième a 25 ans, accuse 98kg sur la balance et en a inscrits deux au centre du club francilien en 9 rencontres, imposant sa puissance physique dans la tradition de Bourgoin-Jallieu, son ancien club. Le dernier monte aussi à 98kg du haut de ses 28 ans, et a été en terre-promise à trois reprises en dix rencontres avec l'Aviron. En cas de bonne performance, ces trois hommes pourraient bien venir troubler l'ordre-établi dans les lignes arrières. D'eux peut venir la lumière.
Une charnière épiée
C'est presque devenu une tradition. Depuis sa prise de fonctions en 2012, Philippe Saint-André a beaucoup changé son duo à la charnière. Par obligations (blessures ou méformes) ou par choix. De Lionel Beauxis et François Trinh-Duc à l'ouverture et Morgan Parra à la mêlée, en passant par Frédéric Michalak associé à Maxime Machenaud, à la montée en puissance de Rémi Talès en N.10, à l'essai de Jules Plisson au début du dernier Tournoi, six ouvreurs ont eu leur chance en équipe de France. Camille Lopez, bien revenu de sa blessure et en grande forme à Clermont, retrouve l'occasion de briller. Il était de la tournée en Nouvelle-Zélande en 2013, pour ses deux premières sélections. Il voulait poursuivre son ascension à l’USAP la saison passée, mais une grave blessure l’en a empêchée. Le revoilà donc, associé à Sébastien Tillous-Borde, leader du pack toulonnais et qui n’avait plus été appelé en Bleu depuis le Tournoi 2009. Avec les Castrais Rory Kockott et Rémi Talès sur le banc, les deux titulaires sentent la pression de la concurrence. Et les anciens titulaires des postes (Michalak, Parra, Machenaud, Plisson) n'ont pas fait une croix sur le Mondial-2015.
Des cadres à confirmer
Au fil des blessures de Thierry Dusautoir, le Toulousain et Pascal Papé ont échangé le capitanat. Ils représentent les cadres de ce groupe, comme un Yoann Maestri, un Wesley Fofana, un Yoann Huget ou un Nicolas Mas, titularisés aujourd’hui. Malheureusement, à l’image du collectif, 2014 n’a pas été une bonne année pour eux sur le terrain. En manque de performances individuelles de ses leaders, le XV de France ne peut rayonner. La capacité de ses hommes à montrer le chemin, à prendre les bonnes décisions au bon moment sur le terrain, et à hausser leur niveau individuel, voilà toute l’attente qui repose sur leurs épaules.
Les compositions d'équipe:
France: Spedding - Huget, Dumoulin, Fofana, Thomas - (o) Lopez, (m) Tillous-Borde - Chouly, Leroux, Dusautoir (c), Maestri, Papé, Mas, Guirado, Menini.
Remplaçants (à choisir parmi): Chiocci, Kayser, Atonio, Flanquart, Vahamaahina, Ollivon, Kockott, Tales, Bastareaud, Mermoz
Fidji: Talebula - Votu, Tikoirotuma, Botia, Ratini - (o) Ralulu, (m) Matawalu - Qera, Matadigo, Waqaniburotu - Ratuniyarawa, Nakarawa - Saulo, Koto, Ma'afu
Remplaçants: Veikoso, Yanuyanutawa, Colatei, Soqeta, Ravulo, Seniloli, Nadolo, Nagusa
Vidéo: La semaine de travail du XV de France
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