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France-Géorgie : "Un vrai défi" pour le sélectionneur géorgien Levan Maisashvili

L'entraîneur des Lelos s'est confié à franceinfo: sport, à deux jours de la rencontre face aux Bleus à Bordeaux, dimanche.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le sélectionneur géorgien Levan Maisashvili, lors d'un match au Portugal en mars 2021. (PEDRO FIUZA / NURPHOTO)

Pour le rugby géorgien, ce premier match contre le XV de France depuis 2007, dimanche 14 novembre à Bordeaux, est un rendez-vous important. Habituée à rencontrer des nations "secondaires" (Pays-Bas, Portugal, Belgique, Roumanie et Russie) dans le cadre du Rugby Europe Championship, la Géorgie affronte désormais les plus grandes sélections en test-match. Le sélectionneur Levan Maisashvili, en poste depuis 2019, revient pour franceinfo: sport sur les progrès de son équipe.

Franceinfo: sport : Quatorze ans après le dernier affrontement, que représente ce test-match en France pour le rugby géorgien ?

Levan Maisashvili : Tout d'abord, c'est un grand honneur pour nous. Nous avons une vraie histoire commune et de très bonnes relations avec le rugby français. Beaucoup de nos joueurs (18 sur 33, NDLR) jouent en France. Sportivement, cela va être un vrai défi pour nous. Nous allons tester notre puissance, nos skills (technique individuelle) et montrer ce que l'on peut faire face à une très bonne équipe.

Depuis quatre ans, vous disputez des rencontres contre des nations de premier plan. Est-ce le meilleur moyen de progresser pour vos joueurs ?

Oui, totalement ! On ne peut acquérir de l'expérience qu'en jouant contre des grandes équipes. Le niveau y est supérieur, et l'intensité totalement différente. On a besoin de jouer le plus possible contre ces nations.

L'an dernier, vous avez longtemps rivalisé avec l’Irlande et le Pays de Galles, sans réussir à l'emporter (défaites 23-10 et 18-0). Qu’est-ce qui vous manque pour tenir pendant 80 minutes ?

Il nous manque de l'expérience, mais aussi une vraie profondeur de banc. Il faut instaurer une compétition entre les joueurs. Actuellement, nos remplaçants manquent d'expérience ou de technique, nous essayons d'y remédier. Il nous faut aussi plus de constance et de discipline tout au long du match. Contre ce genre d'équipes, la moindre erreur se paie cher.

Vous dominez le Rugby Europe Championship depuis plusieurs années. Beaucoup d’observateurs parlent d’une intégration de la Géorgie au Tournoi des VI Nations. Quelle est votre position sur le sujet ?

C'est notre plus grand souhait ! Mais je comprends que ce soit difficile. Ce n'est pas seulement du rugby, c'est aussi un tournoi commercial avec des nations aux histoires et traditions différentes. Après, le fait est que nous devons jouer de manière pérenne contre des adversaires de haut niveau. Notre histoire récente montre que le Rugby Europe Championship, ce n'est pas assez pour nous.

Vos sélections de jeunes obtiennent des résultats intéressants aux Mondiaux U20. Vous avez intégré plusieurs jeunes joueurs à votre sélection : est-ce un signe que le vivier géorgien monte en puissance ?

On a de bons jeunes joueurs. Beaucoup jouent en France, d'ailleurs. Ils ont eu de très bons résultats ces dernières années (victoires contre l'Ecosse, l'Irlande ou l'Argentine). Après, ils ont connu un coup d'arrêt ces deux dernières années, avec l'annulation du Mondial U20 en 2020 à cause de la pandémie. C'est la même problématique que pour l'équipe nationale, ils n'ont pas assez d'expérience sur le long terme.

On parle beaucoup des avants géorgiens, un peu moins des trois-quarts. Sont-ils au niveau des meilleures nations ?

La plupart de nos avants jouent dans de bons clubs français. Leur expérience va nous servir, car les rucks représentent toujours une part importante d'un match. Nos trois-quarts ne sont peut-être pas aussi bons, mais nous avons quand même des jeunes promesses intéressantes. Ils peuvent aussi jouer un bon rugby, c'est une bonne opportunité pour eux de progresser en sélection.

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