Cet article date de plus de huit ans.

Guy Novès teste la nouvelle vague bleue en Argentine

Privé des demi-finalistes du Top 14, et avec des Toulousains tout juste arrivés en début de semaine et confinés sur le banc, Guy Novès a considérablement renouvelé l'équipe de France, qui affronte l'Argentine dimanche (23h) en test-match. Avec 7 bizuths et une charnière new look Serin (21 ans)-Plisson (24 ans), Rabah Slimani fait figure d'ancien avec ses 26 sélections. Face aux Pumas, victorieuse (30-24) de l'Italie la semaine dernière, la partie s'annonce ardue.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Première tournée pour Guy Novès à la tête de l'équipe de France. Après avoir vécu son premier Tournoi des 6 Nations sans trop de préparation, le sélectionneur va découvrir le "bonheur" de ces tournées de juin sans les éléments majeurs de l'équipe. "C'est ma première avec mon staff et j'ai toujours le sentiment, quels que soient les individus qui composent le groupe, qu'on est là pour défendre des valeurs françaises dans un pays ami mais qui momentanément sera notre ennemi sur le terrain. Donc on est obligé de se préparer à affronter des joueurs (argentins) dans des conditions sûrement compliquées, mais cela reste un moment particulier et très agréable à vivre pour un joueur de rugby." Voilà pour le discours de l'ancien entraîneur de Toulouse. 

Une chance à saisir

Sans les Racingmen, sans les Clermontois, sans les Toulonnais ni les Montpellierains (hormis François Trinh-Duc en partance pour Toulon et laissé de côté par le MHR), le XV de France perd de sa valeur. Le staff tricolore attend néanmoins qu'elle ne perde pas ses valeurs: combativité, envie de jouer, solidarité. C'était déjà le constat à la fin du Tournoi 2016, conclu à une peu glorieuse 5e place. En début d'année, l'encadrement tricolore avait déjà effectué une large revue d'effectif, en changeant presque à chaque rencontre six joueurs. "L'un des éléments positifs de cette tournée, c'est de mesurer l'étendue du réservoir français. Ceux que nous amenons vont pouvoir s'évaluer par rapport à ces joueurs argentins. Ce réservoir est-il celui qu'on attend, est-il important ou finalement réduit ?", s'interroge Novès.

"Depuis le début du Tournoi on est parti sur un groupe moins expérimenté. Là, les quelques joueurs qu'on prend, sans sélection, sont quelque part des réservistes. Par contre ils peuvent peut-être rapidement intégrer la suite de l'aventure, le groupe qui va vivre trois ans ensemble (jusqu'à la Coupe du monde 2019, ndlr). Le joueur au mauvais comportement sur et en dehors du terrain sera immédiatement écarté, c'est le principe de la sélection."

"Il faut assumer ses responsabilités: ils ont été élus pour représenter la France loin de nos bases"

"Il faut assumer ses responsabilités: ils ont été élus pour représenter la France loin de nos bases"

Face à des Pumas qui ont 4e de la dernière Coupe du monde, qui ont battu les Springboks chez eux l'an dernier dans le Rugby Championship dans lequel ils sont invités depuis 2012, la partie s'annonce périlleuse. Les Argentins viennent de vaincre l'Italie (30-24) la semaine dernière. Mais le droit à l'erreur, s'il existe chez Guy Novès, ne s'additionne pas: "On va vite voir s'ils ont la capacité physique et technique de tenir même si on va être un peu tolérant par rapport aux quelques bêtises qui pourraient avoir lieu sur le terrain. Mais s'il y a bêtise deux fois de suite, c'est sûr que ça va difficile pour la suite... On peut penser que c'est créer une certaine pression, mais il faut assumer ses responsabilités: ils ont été élus pour représenter la France loin de nos bases, s'ils en sont capables ils resteront dans l'aventure, sinon ils seront écartés sans problème."

Lire aussi: Le XV de France avec sept bizuths pour défier l'Argentine

En 2012, lors de sa première tournée avec les Bleus, Philippe Saint-André avait bâti un groupe sur lequel il s'était ensuite beaucoup reposé, notamment autour de la charnière Machenaud-Michalak. C'est après ces deux matches (1 défaite 23-20 suivie d'une victoire 49-10) que l'équipe de France avait vécu un automne de beauté (3 victoires contre l'Australie, l'Argentine et les Samoa) pour aucune défaite. Jamais les Bleus n'avaient enchaîné autant de bons résultats consécutifs jusqu'à la Coupe du monde 2015.

Voilà ce donc rêvent les Bonfils, Demotte, Ledevedec, Gourdon, Serin, Rey et Mignot, qui vont vivre leur première sélection dans l'enfer de Tucuman. Autour d'eux, Hugo Bonneval (7e cape), Jonathan Danty (4e cape), Djibril Camara (2e cape), Jules Plisson (12e sélection), Loann Goujon (11e sélection), Jefferson Poirot (6e sélection), tous appelés durant le Tournoi et titulaires ce soir, ou encore Raphaël Lakafia, rappelé pour la première fois depuis la Coupe du monde 2011 (4e cape), c'est l'occasion de montrer qu'ils peuvent prétendre à une place de titulaire pour les années à venir, voire à un rôle de leader en Argentine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.