Japon-France : la tournée d'été, un "laboratoire" pour Fabien Galthié à un an du Mondial
Plusieurs néophytes ont été retenus pour cette tournée par le sélectionneur français. Le premier test contre le Japon a lieu samedi matin (8 heures).
Même si ses lunettes laissaient planer le doute, on ne le connaissait pas scientifique. En conférence de presse d'avant-match, le sélectionneur Fabien Galthié a qualifié cette tournée au Japon de "laboratoire". En l'occurrence, les expériences menées par le professeur de Cahors visent à consolider le groupe France en vue du Mondial prévu dans l'Hexagone, à l'automne 2023. Les deux affrontements contre le Japon, dont le premier samedi 2 juillet, sont un élément important de cette politique.
Face à la cadence infernale de calendriers toujours plus remplis, l'encadrement des Bleus a laissé au repos la plupart des héros du Grand Chelem. Ils ne sont que trois titulaires du printemps à débuter le premier test contre le Japon : Yoram Moefana, Damian Penaud et Melvyn Jaminet. Si ces matchs à l'autre bout du monde avec une équipe bis au cœur de l'été sont parfois décriés, le futur arrière toulousain incarne plus que quiconque leur intérêt.
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Premier match de la Tournée d'Été, samedi 2 juillet à 8h sur @TF1 ! À vos réveils #NeFaisonsXV #JAPFRA pic.twitter.com/1uYrNxtg9S
L'an passé, la botte de Jaminet, qui n'était qu'un espoir de Pro D2 à Perpignan, s'était révélée aux yeux du monde en Australie. Qualifié "d'ovni" par Galthié, il avait gagné sa place pour le Tournoi, et sans doute plus, lors de cette tournée 2021. Comme lui, Cameron Woki n'est plus sorti du XV de départ après la saga contre les Wallabies.
Au pays du Soleil levant, il y aura incontestablement des places à gagner pour le Mondial. "C’est un incubateur pour notre élite du rugby français, a poursuivi le sélectionneur. On voit une équipe de joueurs affamés, chacun d'eux a envie de saisir sa chance." En deuxième ligne, Thomas Jolmes a tout à gagner, dans un rôle de "pousseur" pour lequel le vivier est - un peu - moins fourni derrière Paul Willemse et Romain Taofifenua. Préféré à Selevasio Tolofua en 8, Yoan Tanga peut s'imposer comme doublure de l'inusable Grégory Alldritt.
Vakatawa et Ollivon attendus au tournant
Ces statuts restent toutefois à relativiser. L'un des enseignements appris depuis le début du mandat de Fabien Galthié est justement de ne pas accorder trop d'importance à la hiérarchie. Demandez à Bernard Le Roux, indéboulonnable voilà un an, et désormais hors des radars. Comme lui, six des quinze titulaires du Tournoi 2020 ont régressé, voire disparu de la rotation. Deux d'entre eux voient en cette tournée l'occasion idoine de rattraper le wagon.
Virimi Vakatawa, en déliquescence au Racing 92 cette année, s'est fait supplanter par Jonathan Danty et Yoram Moefana en sélection. Son profil de centre perforeur à l'aise avec ses mains colle au projet de jeu de mouvement, mais le temps presse. Une tournée ratée pourrait conditionner son avenir en bleu.
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La donne est moins binaire pour Charles Ollivon, absent pendant un an en raison d'une blessure. "Il va vite, il est bien, frais, disponible et heureux d’être là", a synthétisé Galthié à propos du flanker, immédiatement renommé capitaine. "C'est une grande fierté d'être là, de pouvoir le partager avec les copains", a souri le revenant.
Malgré son statut, récupérer sa place de titulaire devant Cros ou Jelonch, étincelants lors du Tournoi, ne sera pas une mince affaire. À ce poste, l'enjeu est aussi de taille pour Dylan Cretin, numéro 6 samedi mais dont la place sur le banc est menacée par le retour d'Ollivon.
Déjà préparer l'après 2023
D'autres titulaires, samedi, abordent cette tournée avec une pression moindre. Non pas qu'ils ne sont pas attendus, mais leurs statuts semblent davantage entendus, au moins à court terme. La charnière bordelo-béglaise Lucu-Jalibert a la main au Japon, mais devrait s'effacer devant le tandem toulousain Dupont-Ntamack. La première ligne Gros-Mauvaka-Bamba occupe habituellement, dans l'esprit du staff, le rôle clé de "finisseur" lui conférant une demi-heure de jeu par match.
Avec deux test-matchs, contre trois l'an passé chez les Aussies, il y aura moins matière à rotation. Si Tanga, Jolmes et Lavault - sur le banc - feront leurs premières gammes samedi, il risque d'y avoir des déçus parmi les quatorze autres néophytes. "On n'a pas hésité à aller chercher des joueurs de ProD2 ou des moins de 20 ans, a décrypté le sélectionneur. On s'est aperçu que certains pouvaient intégrer notre groupe." Pour certains, il ne serait pas surprenant que l'encadrement des Bleus se projette plutôt à l'horizon du Mondial 2027.
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