Le XV de France encore dépassé par l'Afrique du Sud en trois temps (37-15)
Le premier quart-d'heure de l'espoir
Ils étaient attendus sur leur engagement, leur état d'esprit, leur jeu collectif. Pendant quinze minutes, les Français ont répondu de belle manière sur le terrain. La 1re action du match avait donné le ton: une défense en place pour faire face aux assauts adverses, un contre ruck gagné dans les 22m, puis un ballon joué pour un mouvement d'ampleur conclu dans l'en-but adverse par Scott Spedding, le Sud-Africain de naissance, pour un essai après arbitrage vidéo (3e, 7-0). Il y a eu aussi une percée du novice Damian Penaud (7e), la prise d'intervalle de Trinh-Duc (9e), cette charge de Picamoles qui met KO le 3e ligne Mohoje, et l'oblige à céder sa place (14e), et quelques charges de Camara. La France aurait même pu jouer à 15 contre 14, après un déblayage à la gorge de Mohoje sur Huget, obligé de quitter le terrain (13e).
Bien sûr, tout n'avait pas été parfait pour autant: deux touches ratées par Trinh-Duc au pied, deux pénalités concédée par Poirot (dont une coûtant 3 points à la 5e), une percée trop facile de l'ailier Rhule sur une remise intérieure de Jantjies après une touche (10e), ou encore cette pénalité ratée de peu par Spedding de loin (15e).Mais ce premier quart-d'heure était positif.
Une fin de 1re période désastreuse
A compter de la 20e minute, et du premier essai sud-africain conclu par Serfontein sur un superbe mouvement collectif, conclu par une supériorité numérique en bout de ligne, les Springboks ont haussé le ton. La sortie de Picamoles, blessé, a certainement pesé dans le combat. Bernard Le Roux, entré à sa place, s'est signalé aussitôt par deux plaquages manqués dans sa première action. Lui qui brillait tant dans ce secteur sous Saint-André, n'a pas rassuré. Plus performants dans les turn-overs en début de match, les Bleus sombraient. Et ils enchaînaient les pénalités contre eux.
Pour couler un peu plus, il ne manquait qu'une grossière erreur. C'était l'oeuvre de François Trinh-Duc. Sur un dégagement au pied, le Toulonnais relançait, mais son crochet à faible vitesse ne trompait pas Serfontein, qui le plaquait. L'ouvreur tentait la passe, interceptée au ras du sol par Kolisi, qui allait inscrire l'essai assassin (26e, 17-7). Des fautes de Maestri puis Guirado offraient des nouveaux points à l'ouvreur sud-africain, pour un déficit à la pause très net (23-7). Critiqués, les cadres n'empêchaient pas le naufrage.
Après la pause, une domination trop souvent stérile
Guy Novès pouvait-il redresser son équipe à la pause ? Les premières minutes de la 2e période ne le confirmaient pas. Maestri partait trop tôt sur le coup d'envoi de Trinh-Duc, et sur la mêlée, Camara était pénalisé pour être sorti trop tôt. Seule petite éclaircie: Jantjies ne passait pas la pénalité, pour son premier échec du match. Mais la rebellion voit le jour dans le XV de France, avec dix minutes passées devant la ligne d'en-but adverse. Penaud ne voit pas son essai en bout de ligne validé par la vidéo (58e). Et les Springboks finissaient par s'en sortir sur un hors jeu de Gourdon. Une faute de plus dans le camp tricolore.
La pénalité passée par Trinh-Duc à la 65e minute n'était pas de nature à renverser le cours de ce match. D'autant que les hommes de Coetzee inscrivaient un nouvel essai, lors de leur retour dans le camp français, avec Oosthuizen bien lancé à proximité de la ligne (68e, 30-10). Entreprenant et plutôt à son avantage, Damian Penaud se créait son essai juste après (71e, 30-15). Son premier avec le maillot bleu. Mais en toute fin de match, un nouveau turn-over, avec un arrachage de Kolisi dans les mains de Taofifenua, aboutissait à un nouvel essai de Jantjies (79e, 37-15).
Bref, en deux matches, la France a encaissé 74 points, pour n'en marquer que 29. Individuellement, les Français peinent à faire des différences. A l'opposé, les Sud-Africains vont plus vite, tapent plus fort. L'Afrique du Sud est supérieure à la France. Ce n'est pas la seule nation de la planète...
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Réactions
Guilhem Guirado (capitaine du XV de France): "Si je suis déçu de la révolte demandée après la déroute samedi dernier ? Effectivement on a martelé toute la semaine, avec le staff, le fait de retrouver un peu de fierté... On a fait un très bon début de match, puis fait des mauvais choix qui ont permis aux Sud-Africains de marquer des essais à zéro passe. Dans le comportement, aucun joueur n'a failli, mais il y a toujours des réglages à faire, comme après les victoires. La semaine prochaine ? J'ai dit aux joueurs qu'on jouerai notre honneur et notre fierté. On a joué deux fois pendant 10/15 minutes, on va essayer cette fois de jouer 80 minutes et tout donner pour ce dernier match. Si on peut gagner à Johannesburg, ce sera une grande fierté."
Jefferson Poirot (pilier gauche du XV de France): "On n'a pas le ballon les deux-tiers du temps, ils se contentent de défendre et de nous mettre des contres, des essais à zéro passes. Sans les deux interceptions ce n'est pas la même histoire. Je n'ai pas l'impression qu'on ait été débordé, c'est ce qui m'énerve un peu. On manque encore de précision, peut-être d'intelligence de jeu par moments. Mais physiquement, tu n'est pas +défoncé+ par ces types comme la semaine dernière (37-14), où on doit en prendre plus. On ne s'est pas menti comme la semaine dernière, mais on n'est pas encore assez précis pour pouvoir rivaliser avec des équipes de haut niveau. Le score est lourd et ne reflète pas forcément le match. Mais au final on prend 37 points. C'est lourd à digérer, car on tient le ballon. Tu demandes +ne vaut-il pas mieux faire comme eux, défendre, et profiter des erreurs pour marquer+ ? Eux sont ultra réalistes.
Gaël Fickou (centre du XV de France): "Ils ont su marquer sur nos fautes, c'est ce qui est le plus frustrant, alors que nous il nous faut quarante temps de jeu. Il y a eu du mieux, on s'est employé, on n'a pas triché, malheureusement on est encore tombé sur meilleur que nous. Il nous reste un match, on va relever la tête, travailler, faire le dos rond, car on s'en veut énormément d'avoir perdu."
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