Nouvelle-Zélande - France: L'ultime test pour effacer le passé
13, ça suffit
Jamais dans l'histoire, la Nouvelle-Zélande était restée aussi longtemps invincible contre l'équipe de France. Depuis 2009, pas un succès en 13 affrontements (le match à Lyon avec une équipe de France B en mai dernier ne compte pas comme un test). Jusque-là, la plus longue série de matches sans défaite atteignait les 9 rencontres (dont un nul), entre 2001 et 2007, terminée par l'exploit des quarts de finale de Coupe du monde à Cardiff (20-18). Cette victoire avait été suivie deux ans après par un succès à Dunedin, pour leurs retrouvailles. La dernière défaite des All Blacks contre les Bleus. Neuf années de revers, de claques (62-13 à la Coupe du monde 2015, 52-11 voici 15 jours), de leçons et de désillusions.
"Je l'ai déjà dit, je souhaite qu'on soit acteurs sur le terrain et non spectateurs", a asséné Jacques Brunel, le sélectionneur. De retour à Dunedin pour la première fois depuis... 2009, le XV de France rêve de rééditer la performance de leurs aînés, et que ce chiffre de 13 défaites leur porte chance. Il lui faudra régler bien des problèmes.
Engagement physique, touche, réalisme
Lors du 1er test-match, la France, devant à la pause, avait craqué en 2e période par manque d'engagement physique et de révolte, après notamment un carton jaune et dix minutes passées à 14 contre 15. Sur le 2e, elle avait résisté à 14 contre 15 pendant plus de 60 minutes, et même bousculé la Nouvelle-Zélande. Elle avait franchi par deux fois la ligne d'en-but (Doumeyrou 7e, Bougarit 68e), sans que l'essai ne soit validé. Et c'est sans compter les mouvements stoppés par des approximations ou des fautes individuelles. Point commun de ces deux premiers duels: une touche à l'agonie. Cinq lancers pris par les Néo-Zélandais à chaque sortie, c'est énorme au niveau international. En gommant tous ces défauts, en conservant la solidarité affichée la semaine passée à Wellington, les Bleus ont une chance de gagner. Petite.
"On voudrait être capable de résister aux All Blacks en défense et de leur poser des problèmes en attaque", assume Jacques Brunel. "On a montré la semaine dernière qu'on était là, qu'on pouvait rivaliser. C'est sûr qu'on n'est pas sur un pic de forme mais, physiquement, on a les moyens d'imposer ce qu'on veut", renchérit Kélian Galletier, le 3e ligne de Montpellier reconduit sur l'aile de la mêlée.
La Coupe du monde commence ici
Dans un peu plus d'un an, c'est la Coupe du monde au Japon. Quatre ans après le pire résultat d'une équipe de France dans cette compétition (avec 1991), la rédemption passe par des victoires. Avec 12 défaites lors de ses 18 derniers matches depuis 2017, elle en manque. Mais elle s'est donnée de l'espoir à Wellington. "La France a prouvé qu'elle était un adversaire costaud, très difficile à jouer et nous abordons ce test-match comme une nouvelle occasion d'améliorer notre jeu", a averti Steve Hansen, le coach néo-zélandais toujours prompt à rappeler ses troupes à l'humilité.
Pour lui donner raison, Jacques Brunel a décidé d'aligner sa paire de centres clermontoise, Wesley Fofana-Rémi Lamerat. "Ne pas titulariser le capitaine (Bastareaud) est intéressant. Il y a un plan derrière ça. Les deux gars ne sont pas mauvais, ce sont des joueurs de classe mondiale" a d'abord déclaré Hansen. "Je ne dirais pas que ce sont de meilleurs joueurs de rugby, mais ils jouent différemment. Ce qui indique qu'ils voudront probablement déplacer le ballon".
Depuis le 26 novembre 2016, les deux hommes n'ont plus été alignés ensemble en Bleus. A l'époque, ils semblaient s'être installés. Mais les blessures de Fofana ont remis à plus tard leur association. "Je ne les ai pas amenés pour voir la Nouvelle-Zélande et venir au bord de la plage. Les circonstances ont fait que c'est maintenant", a justifié Brunel. Les deux hommes jouent gros lors de ce match pour reconquérir leur place face notamment à l'éclosion du "capitaine remplaçant" Mathieu Bastareaud. Jouer gros, c'est aussi le cas des 21 autres joueurs de la liste.
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