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Tournoi des six nations : "On ne va pas accabler Brunel pour ses mauvais résultats"

Deux matchs et deux défaites, face au Pays de Galles et à l'Angleterre... Après un début catastrophique dans le Tournoi des six nations et à sept mois du début de la Coupe du monde au Japon, le XV de France ne sait plus à quel saint se vouer.

Article rédigé par Cécilia Arbona - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le sélectionneur Jacques Brunel, lors du match d'ouverture du Tournoi des six nations, France-Pays de Galles, au stade de France le 1er février, qui s'est soldé par une défaite des Bleus 24-19. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Mauvaise passe pour le rugby tricolore. Alors que le Top 14 reprend ses droits ce weekend, des questions douloureuses se posent autour de la gestion de l’équipe de France. Comment éviter une 3e défaite dans le Tournoi des 6 nations à une semaine du match contre l’Ecosse ? Jacques Brunel est-il, comme le répète le président de la Fédération, "l’homme de la situation" ?  Une certitude : Bernard Laporte est obligé de maintenir le sélectionneur dans ses fonctions. 

En acceptant de remplacer Guy Novès, licencié avec pertes et fracas, Jacques Brunel savait qu’il devenait intouchable, même en cas de naufrage. Le limogeage de son prédécesseur a causé bien trop de dégâts. "On ne va pas accabler Brunel pour ses mauvais résultats", commente Christian Lanta, directeur sportif de l’USAP à Perpignan.

Est-ce que ce ne sont pas déjà les hommes qui ont choisi Jacques Brunel qui doivent faire leur propre mea culpa ?

Christian Lanta, directeur sportif de l'USAP

à franceinfo

 "Bernard Laporte peut faire le constat de mauvaises décisions qui ont été les siennes, sans faire injure aux garçons qui entourent Jacques Brunel. Ils sont dépourvus de toute expérience, et d’entraîneur, et de haut niveau. Il y a eu aussi un mauvais casting dès le départ", poursuit Christian Lanta.

Une responsabilité partagée

La fédération française de rugby traînée au tribunal, la sélection nationale les bras en croix, tout ceci donne la nausée à Pierre Berbizier, demi de mêlée de l’équipe de France de 1981 à 1991. "On donne une image pitoyable. La question, il fallait se la poser avant. La valeur de l’entraîneur n’a plus son positionnement comme peuvent l’avoir les anglo-saxons. Le rugby français n’est plus sur le terrain. Il est autour, dans les cours des tribunaux, déplore-t-il. Tout le monde à sa responsabilité engagée à tous les niveaux du rugby français."  

Responsabilité partagée ? Oui, répond l’ancien pilier des Bleus Sylvain Marconnet, qui a côtoyé Laporte et Brunel et qui décrit un binôme. "Quand Jacques m’entraînait en équipe de France, Bernard Laporte était le sélectionneur. Il y a toujours eu un rapport hiérarchique entre les deux. Donc c’est clair qu’il doit y avoir des échanges réguliers sur la composition peut-être, sur le choix des bonhommes. Je pense que s’il y avait un rapport de soumission, Jacques s’en irait, parce qu’il est à un âge où je pense on ne fait plus de compromis."

C’est le système entier à revoir, avec peut-être, comme le font les autres nations, un directeur du rugby qui ait une vision un peu transverse sur toutes les équipes de France et une vraie stratégie sportive à terme.

Sylvain Marconnet, ancien pilier des Bleus

à franceinfo

Sans désavouer son sélectionneur et ami le fidèle Brunel, Bernard Laporte pourrait injecter du sang neuf dans le staff en appelant à la rescousse un joker. Hier soir une source proche du président de la FFR a démentie la piste Fabien Galthié évoquée par plusieurs médias.

Le reportage de Cécilia Arbona

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