XV de France - Mathieu Bastareaud revient à table face à la Nouvelle-Zélande
La carrière de Mathieu Bastareaud est sans nul doute marqué par la Nouvelle-Zélande. Le plus Néo-Zélandais des français (en terme d'impact physique) s'en serait certainement passé. Cela a commencé lors de sa 4e sélection, ou plutôt après ce match du mois de juin 2009 et cette affaire de prétendue agression nocturne, fruit d'un incident diplomatique entre la Nouvelle-Zélande et la France, finalement conclue par une chute sur un coin de table de nuit. "Cela a marqué la fin de mes illusions. Jusque-là, je me croyais dans le monde des Bisounours", a-t-il écrit dans son autobiographie, "Tête haute, confessions d’un enfant terrible du rugby", parue en 2015. Une dépression, un mal-être, une mauvaise image à porter, l'ancien du Stade Français a vécu une sale période. Après avoir disputé le Tournoi des 6 Nations 2010, il a ensuite patienté trois années sans revoir l'équipe de France.
Revenu sous l'ère Philippe Saint-André, Mathieu Bastareaud a ensuite enchaîné 30 sélections, devenant un centre très utilisé. Jusqu'à la défaite humiliante en Coupe du monde 2015, en quarts de finale contre la Nouvelle-Zélande. Entré à l'heure de jeu, alors que l'écart était déjà creusé, le Toulonnais n'a pu que constater les dégâts: 62-13. Un revers, une élimination, un claque. Depuis, le joueur formé à Massy n'a plus joué le moindre match sous le maillot tricolore. Guy Novès comptait sur d'autres joueurs pour renouer avec un jeu collectif qui semble avoir abandonné la sélection depuis de nombreuses années. A l'époque, le sélectionneur expliquait son choix ainsi: "On ne veut pas s'enfermer en ne mettant que des joueurs à gros potentiel physique".
Titulaire lors du dernier succès français contre les All Blacks
Rappelé durant le Tournoi 2017, sans pour autant jouer, celui qui est devenu capitaine du RCT sous la houlette de Fabien Galthié a redécouvert Marcoussis. Avec "autant de trac" qu'Anthony Belleau, coéquipier dans le Var dont c'est la 1re sélection. "J'ai toujours été honnête sur mes performances, je ne pouvais pas revendiquer quoi que ce soit", disait-il avec humilité cette semaine. "Le fait de revenir, ce n'est pas une fin en soi". Mais c'est un bon début, à deux ans de la Coupe du monde, surtout pour défier la meilleure équipe du monde.
Lors de l'annonce du groupe de 32 joueurs pour préparer cette échéance, Guy Novès avait expliqué: "Mathieu actuellement a l'air bien dans sa tête, il a fait des progrès dans certains secteurs et est performant globalement 80% du temps. Il revient naturellement. J'ai parlé longuement avec Fabien (Galthié) pour savoir comment il était dans sa tête. Sur le terrain, on le voit tous: il fait des performances avec Toulon. Mais ce n'est pas le même niveau en club et au plus haut niveau, contre les meilleurs du monde. Il aura des choses à prouver." 7 kilos de moins pendant l'été, une plus grande rigueur technique qui fait grimper son ratio de passes par match, un dynamisme accru, les changements ont été nombreux. Le temps est venu pour Mathieu Bastareaud, sélectionné pour la première fois à 20 ans, de démontrer que son physique hors norme peut renverser les All Blacks. Comme en juin 2009, date du dernier succès français contre les Kiwis, un soir où Bastareaud était titulaire au centre.
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