Saint-André: "Un honneur"
Le "Goret", son surnom, visiblement ému, a précisé qu'il était "pris d'une fierté" mais également d'une "sensation d'inachevé au RCT", tout en souhaitant que les Bleus, qui se sont envolés lundi pour la Nouvelle-Zélande, "deviennent champions du monde". Le président toulonnais, Mourad Boudjellal, a pour sa part souligné qu'un "terrain d'entente" - un "mode d'emploi à deux vitesses convenant aux deux parties" - avait été trouvé entre le RCT et les instances fédérales sur la date effective de libération de "PSA". Interrogé sur celle, annoncée jusqu'à présent, du 1er décembre, Pierre Camou, le président de la FFR, a souligné que "Philippe Saint-André prendra ses fonctions quand il le décidera", le 1er décembre n'étant qu'une date de "début de contrat". Pour une question de "respect" des clubs et des hommes, les noms des adjoints de Philippe Saint-André, en charge des avants et des arrières, ne seront annoncés qu'après le Mondial, a ajouté M. Camou.
L'ancien ailier de Clermont puis de Gloucester (Angleterre) dirigera pour la première fois l'équipe de France contre l'Italie, le 4 février au Stade de France, dans le cadre du tournoi des Six nations 2012. Natif de Romans-sur-Isère (Drôme), "PSA" a porté 69 fois le maillot des Bleus, dont 34 fois comme capitaine. Il a gagné le tournoi des Cinq nations en 1993, fini 3e du Mondial-1995 et marqué 32 essais, deuxième total derrière Serge Blanco (38). Entraîneur-joueur à Gloucester, il a ensuite dirigé Bourgoin, Sale - avec qui il a été champion d'Angleterre en 2006 -, puis Toulon depuis 2009.
Saint-André: "La 1ère chose, ce sera le travail"
- Quel a été votre sentiment à l'annonce de votre nom comme sélectionneur des Bleus ?
- "Je suis très, très fier, bien sûr, d'avoir été choisi pour être entraîneur de l'équipe de France, même si on sait qu'au niveau du timing, c'est pas le mieux. Je voudrais remercier Mourad (Boudjellal, président du RCT, NDLR) parce que quand je lui avais parlé de cette éventualité, j'étais pris d'une fierté mais aussi d'une sensation que ma mission et mon travail au RCT n'étaient pas achevés. Il m'a poussé en me disant +tu peux pas refuser un poste comme ça+. Le RCT est ma fierté et je m'y consacre à 200%. La seule chose qui aurait pu me faire partir, c'est l'équipe de France, même si c'est un peu plus tôt que je l'avais cru".
- Qu'aimeriez-vous dire à l'encadrement et aux joueurs du RCT ?
- "Je mouillerai le maillot jusqu'à la dernière seconde avec le RCT pour que ce club soit le mieux possible dans le Top 14, qu'il soit qualifié en Heineken Cup, parce que c'est ma façon de faire, c'est tout. Je mouillerai le maillot jusqu'à ce que je passe le témoin".
- Et vos futurs "collègues" de l'équipe de France ?
- "En effet, l'actualité aujourd'hui, ce n'est pas moi mais c'est surtout l'équipe de France. J'ai eu Marc Lièvremont au téléphone dimanche soir: je suis à 400% derrière eux, j'espère qu'ils ramèneront le titre de champion du monde. On a besoin que tous les Français soient derrière cette équipe".
- Avez-vous des idées concernant le système que vous mettrez en place à la tête des Bleus ?
- "Pour moi, la première chose, ce sera le travail. Parce que sans travail, ça peut pas fonctionner. J'ai été élevé comme ça. Deuxièmement, ce qui est sûr, c'est que je vais m'associer les meilleurs, parce que je pense que le très, très haut niveau, c'est l'association des compétences. Troisièmement, je veux compter sur les clubs et les entraîneurs du Top 14 parce qu'ils sont d'une qualité fantastique. Et quatrièmement, il y aura tout le travail à Marcoussis, avec la DTN. Marcoussis, c'est un laboratoire d'idées exceptionnel, un outil fantastique, avec tout un tas de jeunes joueurs, qui seront une base de données pour le futur. Je serai un chef de projet en axant sur la recherche pendant les quatre prochaines années".
- Est-ce que le timing de cette annonce, intervenue à la veille du début du Top 14, gâche un peu votre joie ?
- "Je suis très, très fier que le président, la Fédération et le comité directeur m'aient choisi, c'est une confiance exceptionnelle. Après, le contexte fait qu'on a commencé le Top 14, on a bien géré avec Mourad les joueurs, on a fait un bon début... C'est sûr que j'étais venu ici pour essayer d'avoir un titre, on a mis tout en place en deux ans pour que Toulon ait un titre cette saison ou dans les trois prochaines années, on a travaillé avec les jeunes... Je crois que ce club a une vision à trois ans exceptionnelle, avec tout ce que Mourad a fait tant au niveau sportif que financier. Après... c'est l'équipe de France! Je sais que Guy Novès a refusé: quel honneur d'être derrière Guy Novès! C'est le plus beau palmarès du rugby français, alors d'être le second..."
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