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Sanction alourdie pour De Camaret ?

Déjà condamné en première instance à huit ans de prison en 2012 pour viol sur mineur, l'ancien entraîneur de tennis Régis de Camaret pourrait bien voir sa sanction s'alourdir. Ce mardi après-midi, l'avocat général a réclamé "12 à 15 ans" de réclusion criminelle à l'encontre de l'homme de 71 ans, devant la cour d'assises d'appel du Var à Draguignan.
Article rédigé par franceinfo
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En première instance, en novembre 2012 à Lyon, il avait été condamné à huit ans de prison, l'avocate générale ayant réclamé 10 à 12 ans. A Draguignan, l'avocat général Philippe Guemas a estimé mardi que l'appel de l'accusé était "assez sordide", car son prix était "la douleur des victimes" qui ont été "replongées dans le cauchemar". "On essaie de grapiller quelques années. On se fiche totalement des dégâts", a-t-il asséné, estimant qu'il n'y avait "strictement aucun doute sur la culpabilité" de l'ancien entraîneur. "Faire appel me laisse perplexe. La  peine (en première instance) me paraissait relativement clémente. En appel, on remet les compteurs à zéro", a-t-il prévenu.

Le représentant du ministère public avait auparavant longuement relu les témoignages de 22 femmes "remarquables de dignité", venues à la barre en appel pour évoquer des faits désormais prescrits. "Il est hors de question de faire l'impasse sur l'ensemble de ces dépositions", a affirmé l'avocat général.

"En avouant, vous auriez pu retrouver une once de dignité"

Une façon de répondre à l'avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti, qui n'a eu de cesse de vouloir centrer les débats sur les deux parties civiles, Karine et Stéphanie, âgées aujourd'hui de 37 ans, qui accusent leur  ex-entraîneur de viols (non prescrits) lorsqu'elles avaient 13 ans. Il a évoqué le "sentiment de mort" après les agressions sexuelles et viols perpétrés par M. de Camaret rapportés par beaucoup d'anciennes stagiaires, puis leur "silence" des années durant. "S'il y en a un qui a varié dans ses dépositions, c'est Régis de Camaret", a lancé l'avocat général. "Objectivement, Stéphanie n'a pas varié dans ses déclarations" sur des viols répétés, corroborées par deux témoins de l'époque à  ui la jeune fille s'était confiée. "Il n'y a plus de doute, il y a une certitude" sur ces accusations. Au sujet de Karine, l'avocat général s'est déclaré admiratif de "sa dignité et son émotion retenue". M.Guemas a fustigé le silence de M. de Camaret durant le procès. "Je dirais que c'est du mépris" face aux femmes venues témoigner, a-t-il commenté. "Je sais que vous n'avouerez jamais", a-t-il dit à l'accusé, impassible dans le box, "pourtant cela aurait été à votre crédit, vous auriez pu retrouver une petite once de dignité".

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