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Silence !... On ne tourne pas ! Le billet d'humeur d'Alexandre Boyon

Ce mardi 12 mai aurait dû débuter le 73e Festival de Cannes, c’était avant que le coronavirus ne vienne jouer les premiers rôles sur l’écran noir de nos nuits blanches. Le clap de fin avant même le début du générique, aucun scénariste n’avait imaginé cela. Fan inconditionnel de basket et des New York Knicks, le réalisateur Spike Lee devait présider le jury. Déjà privé de grosse balle orange depuis l’arrêt de la NBA, il accuse le coup. La double peine en quelque sorte.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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  (VALERIE MACON / AFP)

Pas en Cannes !

A travers ses lunettes « Imax », le cinéaste voit le monde par un prisme très large. Dans son œuvre, le sport a souvent trouvé un autre terrain d’expression (Kobe Doin’ Work sur la star de basketball Kobe Bryant ou encore Mike Tyson : Undisputed Truth retraçant le parcours atypique du boxeur plus jeune champion du Monde des Poids Lourds.) Sa filmographie met en lumière les problèmes sociétaux et leur impact sur les minorités. Ce n’est sans doute pas un hasard si Spike Lee aime autant le sport. Souvent opposés, Sport et Culture partagent pourtant les mêmes valeurs, les mêmes buts. Réunir au-delà des différences, transmettre. Partager des émotions, ensemble. 

Incertitude du s(p)ort

En cette période de Pandémie, ils vivent désormais les mêmes galères. Spectacles et matchs annulés, compétitions et festivals à l’arrêt. Qu’ils soient professionnels ou amateurs, athlètes comme comédiens se retrouvent tous tributaires de cette « formidable » incertitude du s(p)ort.

Nous sommes tous d’accord pour admettre qu’aujourd’hui l’essentiel est ailleurs. La Santé et la Vie avant toute chose. Mais puisqu’il faut bien imaginer l’après, essayons de bien l’imaginer. Parler d’argent serait ici indécent alors que tant de personnes sont dramatiquement touchées par cette crise sanitaire. Et même s’il est souvent présenté comme le nerf de la guerre, le combat est ailleurs. Reflets de la Société, Sport et Culture coûtent et rapportent. Majors et clubs sont devenus des multinationales du spectacle, leurs stars sont payées à coups de millions. Le prix du rêve sans doute. 

Sans tomber dans la démagogie primaire, le contraste avec les petites compagnies ou les clubs amateurs est saisissant. Leur rôle social est pourtant tout aussi important. Pour qu’une Société vive bien, elle doit (se) bouger, s’interroger, vibrer. Alors que le déconfinement ne vient que de commencer, la Croisette est en arrêt sur image. Les festivaliers l’ont délaissé tandis que les joggeurs la réapprivoisent seulement. En sport comme au cinéma, sans le mot « Action », la vie n’a pas la même saveur.

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