Soupçons de malversations à la FFT: un rapport pointe un "pacte de silence"
Cette affaire, découverte par l'IGJS en 2015 et confiée au parquet de Paris, porte sur des faits présumés de trafic de billets de Roland-Garros avant 2011 qui visent l'actuel président Jean Gachassin et d'anciens joueurs de l'équipe de France de Coupe Davis. M.Gachassin est également soupçonné de trafic d'influence. Les inspecteurs de l'IGJS estiment que Bernard Giudicelli et Jean-Pierre Dartevelle, respectivement secrétaire général et vice-président de la FFT et candidats à la succession de Jean Gachassin en février, ont, entre autres, procédé en interne à une forme d'amnistie de ces faits présumés.
Des problèmes "liés" au Président
"Il apparaît que, assez rapidement, les problèmes liés au comportement du président de la FFT ont entraîné une relative mise à l'écart de celui-ci pour la gestion des dossiers majeurs de la fédération, explique ce rapport d'étape. "Cet aménagement s'accompagnait d'un pacte de silence dont la motivation première (...) était, après les difficultés connues sous la précédente présidence, de protéger les intérêts supérieurs de la Fédération, en évitant tout scandale de nature à nuire au bon aboutissement du projet d'extension du stade de Roland-Garros", ajoute l'IGJS.
Petits arrangements entre amis ?
Cette affaire fait l'objet depuis le 19 mars d'une enquête du parquet national financier qui a procédé à des perquisitions début mai au siège de la FFT et au domicile de Jean Gachassin. Outre l'existence présumée "d'un système de revente occulte de billets à l'occasion des Internationaux de France", le Parquet s'intéresse aux "conditions du marché de la rénovation et de l'agrandissement du stade Roland-Garros". Jean Gachassin est suspecté d'avoir cédé des billets de Roland-Garros à prix coûtant à un ami, agent de voyage dans son Sud-Ouest natal, qui les aurait revendus au moins cinq fois plus cher. Le président de la FFT (depuis 2009), qui ne brigue pas de troisième mandat, est également accusé d'avoir organisé une rencontre avec un collaborateur de Vinci, l'un des trois groupes en lice pour réaliser l'extension de Roland-Garros, en plein appel d'offres. Vinci a finalement été désigné. Toutefois, l'actuel président de la Fédération française de tennis, a contesté "l'existence du moindre trafic de billets" ainsi qu'un "quelconque contact avec des entrepreneurs qui aurait contrevenu aux règles". La suite de l'enquête devrait éclaircir la situation.
Enfin, Dans un communiqué, la FFT s'est par ailleurs interrogée sur le "calendrier pour le moins surprenant de cette publication et de la diffusion d'un rapport de l'IGJS datant de plus de huit mois, alors que la campagne pour la présidence de la Fédération bat son plein".
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