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"On dit que la pêche, c'est un truc de pépés, mais non !" : le succès du "street fishing" auprès des jeunes urbains

En quatre ans, le nombre de jeunes pêcheurs en France a augmenté de plus de 17 %. Cette activité séduit, y compris en milieu urbain, comme à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Jules Brelaz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Théodore et Antonin, en pleine session pêche, avec Aurélien Fiaux au bord du canal Saint-Martin à Paris. (JULES BRELAZ / RADIOFRANCE)

"Au début, j'étais plus jeux vidéo que pêche...", admet Antonin, un garçon en train de pêcher au bord du canal Saint-Martin à Paris. Il fait partie de ces jeunes de plus en plus nombreux à ferrer le poisson. Entre 2019 et 2023, le nombre de pêcheurs de moins de 26 ans a augmenté de plus de 17 %. La Fédération nationale de la pêche parle d'un phénomène "énorme" dans les campagnes, mais aussi les villes, notamment à Paris. 

>> Tendance : la pêche urbaine attire de plus en plus

Antonin, au bord du canal Saint-Martin, en est le parfait exemple. C'est un mordu de pêche, comme son grand frère Théodore qui a 13 ans. "On dit que la pêche, c'est un truc de pépés, mais non, c'est pour les jeunes ! La preuve, c'est ma passion. À sept ans, mon grand-père m'a offert ma première canne à moulinet, après je m'y suis mis, et là, c'est parti", explique-t-il. Chacun a sa carte de pêche en bandoulière. Elle a coûté une vingtaine d'euros pour l'aîné, sept euros pour le plus jeune.

"Ce qui est bien avec la pêche, c'est qu'il n'y a pas besoin d'énormément d'argent. C'est un peu accessible à tous"

Théodore, un jeune pêcheur de 13 ans

à franceinfo

Les deux frères sont accompagnés par Aurélien Fiaux, leur professeur de pêche. "Il y a du gardon. Donc s'il y a du poisson blanc, il y a du carnassier à chasser autour, donc perche, brochet, sandre, silure et c'est ça qu'on va chercher", explique-t-il. Leur spécialité, c'est le "street fishing", la pêche urbaine. "On ne se pose pas avec la glacière et la radio, on ne peut pas", décrit Aurélien. "Il faut bouger pour la pêche", complète Théodore. 

Pour la maman de Théodore et Augustin, voir ses fils taquiner les gardons, ce n'est que du bonheur : "Ça leur permet de lever le nez de l'écran, que ce soit la télé, les téléphones, tous les jeux vidéo. Je trouve que ça leur fait un bien fou"

En 2023, les jeunes de moins de 25 ans représentent un peu plus de 440 000 adhérents, soit 30 % du total des licenciés de la Fédération nationale de la pêche. (JULES BRELAZ / RADIOFRANCE)

Les deux garçons pratiquent souvent cette activité avec Aurélien Fiaux, qui a d'ailleurs créé l'école de pêche Naturlish Academy à Paris. "Il y a de plus en plus d'enfants qui rejoignent le club. Les élèves ont entre 7 et 14 ans. C'est vrai qu'il y a de plus en plus d'émissions sur la pêche. Des Youtubeurs talentueux aussi", estime-t-il. 

Un phénomène que confirme Benoît Lefebvre, chargé de développement à la Fédération nationale de la pêche, dont le siège est proche du canal : "On le remarque depuis le Covid, indique-t-il. Les moins de 25 ans représentent un peu plus de 440 000 personnes, c'est 30 % de nos effectifs. C'est assez énorme. Il y a certainement plusieurs explications à cela". 

 

"La pêche urbaine permet de se connecter à la nature, même en plein cœur des centre-villes."

Benoît Lefebvre, chargé de développement à la Fédération nationale de la pêche

à franceinfo

"La pêche, c'est attraper des poissons bien sûr, mais ce n'est pas que cela : c'est aussi partager des choses, des moments de vie", résume Aurélien. Et si les deux frères jouent encore à la console, c'est désormais sur des jeux vidéo de pêche. 

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