Rendez-vous galant, sociabilisation… Le jeu de société a la cote auprès des trentenaires
Reportage dans un bar parisien où les gens se rencontrent après le travail pour jouer ensemble.
Un plateau de jeu posé entre deux pintes de bière après une longue journée de travail : "Écrivez le mot avec l'idée en clignant des yeux en continu", lit Yaël en éclatant de rire. À 27 ans, elle a même testé le rendez-vous galant autour d'un jeu. "Ça permet justement de se découvrir, de faire une activité assez sympa, assez ludique. C'est super bien parce que ça permet de connaître l'autre. Et bizarrement, on ne s'est pas revu", s’amuse-t-elle.
De plus en plus de trentenaires assument leur amour du jeu de société et s'y mettent, selon Hugo, patron de Les Grands Gamins, à Paris. Il a ouvert ce bar juste après le confinement avec son associé.
"Il y a quelques années, j'ai l'impression que c'était un petit peu pas démodé, mais qu’on était un peu ‘geek’ dès qu'on disait qu'on aimait bien les jeux de société."
Hugo, patron du bar parisien Les Grands Gaminsà franceinfo
"Et depuis, le confinement, peut-être une année avant, c'est à la mode, assure Hugo. J'ai l'impression que ça a plutôt le vent en poupe. J'ai l'impression que l'offre s'est diversifiée. Il y a énormément de jeux. Moi je n’en connaissais encore il y a quelques années pas beaucoup. J'étais plutôt adepte des jeux de plateau, mais aujourd'hui, il y a des jeux d'ambiance qui sont super marrants. C'est super positif pour le jeu de société."
"Une raison d'aller vers les gens"
Les soirées jeux de société, c'est avant tout une manière de sociabiliser pour Tom. La trentaine, il est plutôt introverti. "On est quand même dans une époque où ce n'est pas super facile de rencontrer des gens. Et au final, le jeu de société, ça donne une raison d'aller vers les gens, confie Tom. C'est quelque chose qui serait peut-être moins facile en allant simplement dans un bar normal, en sortant du boulot." Ce soir, ils partagent une partie de Brazil impérial avec Thomas et Jérémie, qu'il a rencontrés en jouant.
Jouer pour se faire des amis, mais aussi pour mieux connaître ceux qu'on a déjà pour Séréna : "Tu découvres un peu aussi les gens avec qui tu traînes, assure la jeune femme de 25 ans. Quand tu joues avec eux, ce n'est pas pareil. Tu te rends compte qui sont les tricheurs, qui sont les gens qui prennent très au sérieux les règles. Tu vois le pire comme le meilleur des gens à travers le jeu." Jérémie le voit comme une activité sociale autant qu'intellectuelle : "J'aime bien le côté challenge et me dire c'est un truc qui va un peu me poser des problèmes intellectuels. Et il y a le côté compétitif ", explique-t-il.
Avec plus de 1 000 nouveaux jeux qui sortent chaque année, selon le patron du bar, la tendance n'est pas près de s'arrêter. Une tendance de fond depuis quelques années, confirmée par une étude du cabinet NPD : les plus de 18 ans ont représenté 15 % des ventes de jeux et de jouets en 2020, soit 33 % de plus que l'année précédente.
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