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JO 2018 - Biathlon : Les relayeuses françaises ont vaincu la tempête

Elles la voulaient tant. Cette médaille de bronze sur le relais, dernière course féminine de ces Jeux Olympiques de PyeongChang, les biathlètes françaises sont allées la chercher avec les tripes. Alors que la neige et les bourrasques de vent s'abattaient sur elles, Anaïs Chevalier, Marie Dorin Habert, Justine Braisaz et enfin Anaïs Bescond se sont arrachées comme des lionnes pour monter sur le podium. Ce soir, les Françaises se sont dépassées, et la tempête n'y a rien changé.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

De notre envoyé spécial à PyeongChang.

Quoi de mieux qu'une fin épique et médaillée ? Marie Dorin Habert, pour sa dernière course aux Jeux Olympiques, a tout lâché, comme d'habitude. Sans doute plus en cette soirée où un ciel polaire et enneigé est venu s'emparer de l'Alpensia Biathlon Centre de PyeongChang. Que ce fut dur. "Je ne sais pas quoi dire [...] Je n'arrive pas à parler", a-t-elle confié juste après la course, des larmes glacées coulant le long de ses joues. Pour elle, la neige, le vent, ou le froid ne l'ont, en rien, empêché de sortir une course très propre pour sa dernière sortie olympique, ponctuée de seulement deux pioches au tir debout. Meilleure relayeuse tricolore dans l'exercice. Car ses copines, Anaïs Chevalier, Anaïs Bescond et Justine Braisaz, si elles ont plus que tenu la baraque, ont lutté pour ne pas se faire piéger comme les favorites allemandes. 

"Ce sont nos quatre relayeuses qui ont ébranlé la tempête, et pas l'inverse !

Dans des tribunes toujours aussi bien garnies par les supporters scandinaves, les voix françaises se sont frayées un chemin pour finalement sonner plus fort que les rafales de vent omniprésentes pendant près d'une heure et quart. Séverine, en Corée du Sud depuis le week-end dernier avec son mari et son fils, a tout compris d'ailleurs, il fallait passer à travers les éléments pour monter sur le podium : "Elles nous font rêver ! Ce soir, ce sont nos quatre relayeuses qui ont ébranlé la tempête, et pas l'inverse ! Lorsque l'on voit les Allemandes ou les Italiennes, devant pendant longtemps, à la traîne finalement, ça prouve à quel point nos Françaises se sont surpassées." Cela se vérifie : l'Allemagne, grande favorite avec dans ses rangs la grande Laura Dahlmeier, ont concédé 11 fautes et 3 tours de pénalités pour finalement échouer à la huitième place (+53.9). 

Seulement 3 sans-fautes au tir !

C'est dire la performance de la Biélorussie également, 9 pioches au compteur seulement, ou même de la Suède (12). Les Françaises, avec 14 fautes, ne s'attendaient pas à une telle course. "Nous n'avions pas prévu ça [...] On avait imaginé pas mal de choses mais pas ça !  Heureusement que ça se finit bien pour nous", témoignait Anaïs Chevalier, lucide, quelques instants après le podium à peluches. Toujours plus significatif des conditions dantesques auxquelles les 18 Nations ont dû faire face : parmi les 72 concurrentes, seules trois ont réussi le sans-faute aux tirs, dont la Suédoise Hanna Oeberg. Dernière relayeuse de son équipe, et partie avec une minute de retard en huitième position, son tir parfait a empêché nos Bleues d'accrocher l'argent. "Cette breloque en bronze était presque inespérée lorsque l'on se base sur les performances des autres pays sur ces Jeux, et par rapport à nos Françaises qui ont eu du mal aux tirs depuis le début", souligne justement Séverine. 

Au final, les biathlètes françaises ont tenu leur rang admirablement. Et s'il faisait frisquet ce soir sous la neige d'Alpensia, elle ont su réchauffer le cœur des supporters tricolores fidèles au poste... Mais aussi et surtout d'une Marie Dorin Habert émue aux larmes de tirer sa révérence sur sa troisième médaille aux Jeux Olympiques. Une vraie sortie de championne.

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