Marie Dorin-Habert remporte le sprint de Pokljuka
Maman épanouie et sportive au sommet: la Française Marie Dorin-Habert a additionné les joies en remportant vendredi le sprint de Pokljuka sous les yeux de sa petite fille Adèle, dans la lignée des derniers mois qui la place parmi les meilleures biathlètes du monde. A fond dans la dernière ligne droite pour éviter les regrets: la douce Marie Dorin-Habert s'est tranformée en teigne pour coiffer sur le poteau l'Allemande Laura Dahlmeier d'une seconde et 1/10. "Je savais que ça se battait à la seconde. Et que Dalhmeier finit souvent vite. Je me suis dit 'ah non allez là je me bats jusqu'au bout parce que demain ce sera sans doute encore plus dur'", a-t-elle confié tout sourire au micro de l'Equipe 21. Elle a bien fait. Là voici désormais nantie de trois victoires en Coupe du monde de biathlon.
Sa performance s'inscrit dans la suite logique d'une année 2015 remarquable, et des premières courses d'une nouvelle saison qui assoient sa position parmi les meilleures de son sport actuellement. Il a beaucoup été dit à propos de la Française, et de sa carrière qui prend une nouvelle dimension depuis qu'elle a donné naissance à une petite Adèle en septembre 2014. Hasard ou coïncidence ? La petite est justement présente en Slovénie ce week-end, pour babiller en assistant aux exploits de maman. De quoi offrir à Marie Dorin-Habert un petit supplément de motivation. "Ca me sort de la course, j'ai son petit sourire tous les matins c'est bien, je suis vraiment contente de l'avoir", confie l'heureuse maman. En mars dernier, à Kontiolahti en Finlande, Dorin-Habert avait affiché une sérénité nouvelle pour s'offrir - six mois donc seulement après l'accouchement - deux titres mondiaux en sprint et poursuite, ses deux premières victoires en carrière. "L'accouchement, c'est tellement dur qu'après tout devient facile", glissait-elle non sans humour.
La voici désormais deuxième du général de la Coupe du monde, avec 255 pts, à quelques encablures seulement de la Tchèque Gabriela Soukalova (264). Mais ne lui parlez pas d'ambition nouvelle, dans les traces de son homologue masculin Martin Fourcade par exemple, maître absolu chez les hommes. "Martin, c'est un extraterrestre alors ça ne sert à rien de comparer. Et moi, je ne veux pas parler du dossard jaune. J'aimerais qu'on arrête de me parler de général parce que moi je me bats contre ça. Le général on en parlera au mois de février et pour l'instant je ne veux vraiment pas en entendre parler. Je veux me concentrer sur le fait de faire des courses comme j'arrive à le faire à l'entraînement", ajoute-t-elle. Gérer la pression et les sollicitations inhérentes à sa nouvelle stature font désormais partie de son quotidien. Pas forcément la panacée pour cette titulaire d'une maîtrise en biologie aux convictions écologiques affirmées, qui aime avoir du temps pour réfléchir, se poser les vraies questions et y répondre.
Après son week-end décevant la semaine passée en Autriche à Hochfilzen, elle écrivait ainsi sur son blog: "J'ai bien prouvé (...) que je ne suis (à mon grand regret) pas une Wonder-Woman mais plutôt une Woman-tout-court avec des réserves d'énergie limitées que je souhaite essayer de préserver pour cette longue saison, qui promet d'être un combat mental fastidieux avant tout contre moi même".
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