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JO 2018 / Gabriella Papadakis : "On rêve d'apporter l'or à notre pays !"

Ils représentent, pour la France, l'une des plus grandes chances de titre olympique. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, doubles champions du monde 2015 et 2016 de danse sur glace, entament leur saison à partir de vendredi, lors de la Coupe de Chine (Grand Prix ISU), avec en ligne de mire, leur quête du Graal : la médaille d'or aux JO de Pyeongchang. À 100 jours du grand rendez-vous coréen, la Française de 22 ans, détendue et sans langue de bois, s'est longuement entretenue avec nous pour évoquer cette saison si particulière, et marquée par l'objectif de leur vie : les Jeux Olympiques.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
 

Nous sommes à J-100 des Jeux Olympiques de Pyeongchang, comment vous sentez-vous ?
Gabriella Papadakis :
"C’est très bizarre car les Jeux Olympiques, ça a toujours été une idée omniprésente dans nos têtes. On savait que ça allait se passer, c'est justement pour ce rendez-vous que nous travaillons. À J-100, c’est bizarre car nous n’y sommes jamais allés. C’est juste une idée abstraite pour nous, plus ou moins. On a hâte d’y aller en tout cas."

"Nous n'irons pas aux Jeux en touristes !"

Ce seront vos premiers JO. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
G.P. : "
Comme tout athlète, surtout en patinage artistique où les Jeux sont bien plus importants que n’importe quelle autre compétition, cela représente le summum dans une carrière. C’est le niveau ultime. Donc c’est évidemment très important, et les gagner, ça l'est encore plus. Nous n’irons pas en touristes, clairement pas !"

Comment s’est déroulée votre préparation ces derniers mois ?
G.P. :
"Nous restons sur une saison un peu difficile. Nous nous sommes beaucoup remis en question sur tout, nos entraînements et tout ce que l'on faisait à côté. On voulait vraiment améliorer nos points faibles tout en reconnaissant nos points forts pour s’en servir. On a beaucoup travaillé. On essaye d’aller dans la bonne direction. Nous avons mis en place deux programmes qui nous plaisent beaucoup et nous correspondent vraiment, nous nous sentons naturels dedans et on sent aussi que ça colle à nos personnalités. C'était important pour nous et on a réussi je pense. Maintenant il reste beaucoup de travail à accomplir avant les Jeux. Donc on va continuer sur cette lancée."

"Redevenir les meilleurs du monde"

La préparation a-t-elle été adaptée pour cette saison olympique ?
G.P. :
"Je ne sais pas car ce sont que nos premiers Jeux. Mais c’est certainement adapté à la concurrence que nous avons car cette année, le niveau est très fort. La saison dernière, nous avons perdu notre titre mondial (Contre les Canadiens Virtue et Moir, NDLR) donc nous n’avons pas envie que cela se reproduise. Après est-ce que cela aurait été différent si nous étions sur une année « non olympique » ? Non je ne pense pas, je pense qu’on fournirait les mêmes efforts pour redevenir les meilleurs du monde. Donc oui c’est différent, mais sans doute parce qu’il s’agit du grand rendez-vous de la saison, et non pas parce que ce sont les JO."

Depuis 2002 et l'or remporté par Marina Anissina et Gwendal Peizerat, le patinage français court toujours après une médaille… Cela vous rajoute-t-il une pression supplémentaire ?
G.P. : "Non pas vraiment. Je ne vois pas trop pourquoi nous devrions avoir plus de pression à cause de ça. Au contraire, c’est une fierté en tant que Français. C’est sûr que l’on peut dire que la dernière médaille, c’était il y a longtemps et c’était en danse sur glace, certes. Mais on peut aussi se dire que la France a déjà gagné des médailles olympiques et ce ne sont pas tous les pays qui peuvent s’en vanter. Du coup on a plutôt envie de perpétuer la tradition, en pensant à continuer sur cette lignée car nous sommes fiers d’être Français et on rêve de rapporter un titre olympique à notre pays. Maintenant, la différence avec Gwendal et Marina, c’est que nous sommes au début de notre carrière, ce qui était l’inverse pour eux en 2002. Nous sommes jeunes donc cela signifie que nous aurons de nouvelles opportunités dans le futur."

 

La saison dernière, vous aviez terminé deuxièmes des Mondiaux Tessa Virtue et Scott Moir, qui sont aussi vos compagnons d’entraînement à Montreal. Comment gérez-vous le fait de devoir vous entraîner avec vos principaux adversaires ?
G.P. : "C’est quelque chose que nous avons accepté maintenant. Nous sommes habitués. Mais c’est sûr que plus les compétitions approchent, plus nous essayons, naturellement, de nous entraîner chacun de notre côté. Ce n’est pas à cause d’une mauvaise rivalité bien sûr, mais plus une manière de se concentrer sur soi-même, et non pas sur ses concurrents. Ce n’est pas sain et tous les grands compétiteurs qui s’entraînent ensemble font la même chose. Donc c’est plus pour nous, nous n’avons pas envie de nous sentir en compétition toute la journée, tous les jours. Ce n’est pas bon pour le travail. En revanche, c’est très bien, à petite dose, de voir parfois ses concurrents. Cela nous met un petit coup de pression."

Avez-vous l’esprit revanchard par rapport à cette médaille d’argent alors que vous visiez clairement l’or pour une troisième année consécutive ?
G.P. : "Oui car nous nous sommes rendus compte qu’ils étaient très forts aussi. Mais eux également ont constaté que nous étions capables de les battre sur le programme libre malgré un gros retard sur le court. C’est aussi tout ça qui nous a poussés à bosser encore plus ces derniers mois. Ce duel va continuer de nous booster, chacun de notre côté. Et clairement nous ne serions pas à ce niveau sans cette rivalité entre nous. Je ne veux pas parler pour eux non plus mais je pense qu’ils sont de cet avis aussi. Car ils étaient aussi habitués à ça, à tout gagner, ils aiment ça, comme nous."

« Montrer que nous aussi, nous sommes prêts ! »

Pour leur reprise, ils ont été énormes le week-end dernier à Regina (Canada), battant le record du monde du score cumulé (Programmes court et libre, NDLR). On peut imaginer que ce genre de performances vous motive encore plus…
G.P. : "Oui, honnêtement ça fait ch*** de les voir aussi bons ! (Rires) Non mais plus sérieusement, la difficulté et le mérite seront d’autant plus grands si on arrive à faire mieux. C’est sûr que nous avons la pression, car on a envie de faire aussi bien, même mieux, en Chine, pour leur montrer que nous aussi, nous sommes prêts !"

Avant d’aller aux Jeux, vous allez disputer le Grand Prix ISU et cela commence ce week-end avec la Coupe de Chine. Quels vont-être vos objectifs durant toute cette période et jusqu’à l’échéance olympique ?
G.P. : "L’idéal, c’est de tout gagner. De patiner très bien à chaque compétition. Être très fort dès le début. C’est le but ! Si ce n’est pas le cas, qu’on n’y arrive pas, alors on relativisera, on n’a pas le choix. Car on ne va pas non plus s’abattre sur notre sort pour une compétition. Mais évidemment, le but c’est de commencer très fort dès la reprise."

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