: Édito Violences sexuelles : La grande purge nécessaire du monde du sport
En 2017, dans le sillage de l'affaire Weinstein, le mouvement #Metoo provoquait une vague de protestations et surtout une libération de la parole des femmes victimes de viol ou de harcèlement sexuel. Des milieux fermés comme celui du cinéma ou des médias ont alors connu une véritable prise de conscience. Dans cette lignée, et comme ce fut le cas dans l'Eglise avec les affaires de pédophilie, le monde du sport (dans sa globalité) connaît à son tour son grand déballage.
Alors oui, l'image du sport va être écornée. Les dirigeants des fédérations sportives, s'inquiètent peut-être de voir leur nombre de licenciés s'effondrer à la prochaine rentrée. Ces réflexes mercantiles polluent le mouvement qui est en marche. L'urgence n'est pas de faire comme si de rien n'était, ou pire encore, de minimiser ces véritables drames. Cette habitude de fermer les yeux appartient à un autre âge. L'urgence est à la fois de délier les langues et de mettre en place des garde-fous. Les fédérations, mais aussi les institutions doivent prendre ce fléau à bras le corps.
Depuis trois jours, on parle plus d'un pathétique président de fédération accroché à son poste comme un mollusque à son rocher, que des cheveux roses d'une starlette du ballon rond. Est-ce vraiment problématique ? Nous, journalistes-sportifs, devons également nous retrousser les manches pour participer à cette grande lessive. Certaines affaires d'agressions sexuelles dans le sport n'ont certainement pas eu l'écho qu'elles auraient dû avoir dans les médias. C'est par exemple le cas de cette pilote de motocross, victime de son entraîneur entre 2007 et 2011 et dont le récit n'a vraiment été révélé au grand public qu'il y a quelques heures.
Il y a aujourd'hui une prise de conscience et les sportifs eux-mêmes ont décidé d'agir. La lettre ouverte diffusée mardi par les membres de la Commission des Athlètes de Haut Niveau dénonce ce système gangrené par la peur et une certaine fatalité. C'est contre "cette habitude" que le monde du sport doit se dresser. Nathalie Péchalat résume parfaitement la situation en assurant que "tout ce déballage de témoignages, ce n'est pas des témoignages dégueulasses, c'est une manière de laver notre sport, de le faire grandir et ça va servir l'image du sport". Et oui, le sport en ressortira grandi.
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