Péchalat-Bourzat finissent en bronze
"On nous avait demandé de patiner avec nos coeurs et on l'a fait, avec énormément d'émotion. Tout s'est vraiment bien déroulé. On est vraiment content d'avoir fait une telle performance", s'est réjoui Fabian Bourzat. "On aurait aimé que cette médaille soit plus brillante mais on a très bien patiné aujourd'hui et c'est ce qui restera", glissait Nathalie Péchalat. Favori pour l'or qu'ils comptaient bien décrocher pour la première fois sur la scène mondiale à Saitama, le duo a échoué d'un souffle. Devant eux, les Italiens Anna Cappellini et Luca Lanotte n'ont obtenu que 0.06 points de plus, tandis que les Canadiens Kaitlyn Weaver et Andrew Poje prenaient l'argent avec 0.04 points de mieux que les Français. Mais ces derniers ont effacé leur frustration de Sotchi, pour finir sur une nouvelle médaille, et une dernière sortie exceptionnelle.
Péchalat, 30 ans, et Bourzat, 33 ans, avaient pourtant livré le meilleur programme libre de leur carrière (107,17), sur le thème du Petit Prince et sa rose, mais cela n'aura pas été suffisant pour accrocher le titre mondial qui leur manquait. Ils étaient déjà 3es à l'issue du programme court, derrière Cappellini/Lanotte et Weaver/Poje. Cappellini, 27 ans, et Lanotte, 28 ans, ont livré le programme libre le moins performant des médaillés, se classant 4es (105,75). Mais leur avance prise la veille dans le programme court aura été déterminante. Les Italiens, champions d'Europe 2014, n'avaient encore jamais fait mieux que le bronze en Championnats du monde. Ils ont fini 6es des JO-2014. Quant aux Canadiens, ils accrochent leur première grande médaille. Le meilleur programme libre de la compétition a été celui des Russes Elena Ilinykh/Nikita Katsalapov (108,71), seuls médaillés (bronze) des JO-2014 présents au Japon. Mais le retard qu'ils avaient pris dans le programme court (5es) les a finalement laissés au pied du podium samedi.
Après l'été prochain, la séparation
Doubles champions d'Europe (2011, 2012) et pour la deuxième fois en bronze aux Mondiaux après 2012, Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat ne regrettent pas néanmoins d'avoir tenté leur chance au Japon. A l'issue des JO de Sotchi, et de leur grande déception de n'avoir pas décroché de médaille, ils avaient décidé de raccrocher. Mais ce pied du podium olympique ne pouvait pas être une belle fin. Voici quinze jours, ils sont repartis, pour terminer leur aventure commune "sur une jolie note", devant un public qui les a toujours beaucoup soutenus. "C'était une très bonne décision de venir, finir notre carrière ici en marquant un point d'honneur ici au Japon. Maintenant, on va prendre des vacances, faire des galas et penser à se trouver une vraie vie avec un travail", a déclaré la très émotive Nathalie Péchalat.
Depuis 2000, les deux patineurs avaient uni leur destinée. Original et créatif, le duo s'est installé en 2009 à Moscou sous la direction d'Alexander Zuelin. En 2011, ils s'exilent aux Etats-Unis, à Détroit, pour travailler avec Pasquale Camerlengo. Au printemps 2013, ils changent d'entraîneur et sont placés sous l'aile d'Igor Shpilband, "ce qui leur est arrivé de mieux" pour leur fin de carrière. Désormais, c'est galas, tournée de l'équipe de France, un retour au Japon à l'été, avant de voir leurs chemins se séparer. Bourzat a choisi de rester à Detroit, où il entraînera aux côtés de Shpilband. "Je ne suis pas encore complètement paré au futur mais on y va tranquillement. Avec Igor, ce ne sera pas pour aller travailler avec les petits. J'ai un oeil critique plutôt bon", s'est-il avancé. Quant à Péchalat, elle se posera à Paris: "J'ai des pistes mais je n'ai pas envie d'y penser. J'ai envie de prendre le temps. Je ne suis pas dans le rush. Je commencerai à me poser la question en septembre". Mais elle s'en pose déjà quant à leur futur relation: "Au début, on sera content de prendre de la distance, mais je n'arrive pas encore à réaliser. Je ne sais pas du tout l'anticiper. Et puis je sais qu'il n'est pas loin".
Vidéo: Péchalat-Bourzat, voir Tokyo et partir
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