Violences sexuelles dans le patinage : Une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles sur mineurs
Six jours après son entretien accordé à L'Obs, les révélations de Sarah Abitbol, qui a accusé son ancien entraîneur de l'avoir violée lorsqu'elle était adolescente, ont poussé la justice à se saisir du dossier. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte ce mardi par le parquet de Paris pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime. "Au-delà des faits évoqués" dans le livre de Sarah Abitbol, paru la semaine dernière, les investigations qui seront confiées à la brigade des mineurs "s'attacheront à identifier toutes autres victimes ayant pu subir, dans le contexte décrit, des infractions de même nature", a expliqué le procureur Rémy Heitz dans un communiqué.
Dans le sillage du témoignage de Sarah Abitbol, trois anciennes patineuses, Anne Bruteneaux, Béatrice Dumour et Hélène Godard ont également dénoncé des faits de violences sexuelles aujourd'hui prescrits. La justice, de son côté, va donc se pencher, dans ce contexte de libération de la parole dans le monde du patinage français, sur des faits non-prescrits qui pourraient émerger. L'affaire suscite énormément d'émotions, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ayant apporté mardi "son entier soutien aux victimes des actes de violences sexuelles".
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Une réaction de Gailhaguet attendue
Gilles Beyer, 62 ans, accusé de viol par Sarah Abitbol, a reconnu vendredi des "relations intimes" et "inappropriées" avec l'ancienne patineuse. Des excuses qu'a aussitôt refusées Sarah Abitbol, qui a déclaré qu'elle attendait une deuxième étape, "celle qui mettra en lumière la responsabilité de tous ceux qui ont couvert, dans le club et à la fédération."
La réaction de Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace, sera scrutée de près, lui qui a été prié de démissionner par la ministre des Sports Roxana Maracineanu suite aux révélations de Sarah Abitbol. Il est notamment reproché à Gailhaguet d'avoir permis à Gilles Beyer de continuer à exercer quelques fonctions au sein de la fédération et auprès du club des Français Volants. L'entraîneur avait pourtant été démis de ses fonctions en 2001 par le ministère des Sports à la suite d'une enquête administrative, ouverte après un signalement de parents.
Avec AFP.
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