: Reportage JO d'hiver 2030 : la candidature des régions Paca et Auvergne-Rhône-Alpes peine à convaincre
Et si la France accueillait les Jeux olympiques ? Pas ceux d'été, dont la prochaine édition est bien évidemment prévue à Paris en juillet prochain, mais ceux d'hiver, en 2030. Les Alpes françaises sont en tout cas candidates pour les organiser. Les Alpes accueilleront déjà l'édition 2026, côté italien, à Milan et Cortina d'Ampezzo. En France, les sommets alpins ont déjà accueilli les JO par trois fois : à Chamonix en 1924, à Grenoble en 1968 et à Albertville en 1992. Une candidature commune entre les régions Paca et Auvergne-Rhônes-Alpes est déposée mardi 7 novembre, devant le Comité international olympique (CIO), pour ceux de 2030.
Cette candidature commune entre les deux régions, en partenariat avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), s'est décidée au cœur de l'été, après plus d'une année de négociations autour d'une idée : des Jeux durables qui utilisent des infrastructures déjà existantes. "L'esprit de l'olympisme a été marqué, et sans doute aussi un peu affaibli à un moment, par le gigantisme, par des milliards d'euros d'infrastructures. Nous, c'est l'esprit exactement inverse que l'on veut porter. Ça se traduit de façon très concrète par l'ambition pour nous de réutiliser toutes nos infrastructures", se félicite le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.
"Le ski est voué à disparaître"
Pour les promoteurs du dossier français, en concurrence avec la Suisse et la Suède, ce seront des Jeux "sobres" et "respectueux de l'environnement". Mais cet argument peine à convaincre tout le monde. Car, dans ce projet à 1,5 milliard d'euros, le ski alpin irait à Val d'Isère, le biathlon au Grand-Bornand et le bobsleigh à la Plagne. Mais il faudrait quand même construire une patinoire de 10 000 places, sans doute à Nice, et délocaliser à l'étranger les épreuves sur anneau de vitesse. À l'heure du réchauffement climatique, c'est une hérésie pour le collectif "NO J.O".
"On aimerait bien que ces gens-là aient raison. Malheureusement, en fait, le ski est voué à disparaître par la fin de l'hiver, donc plus d'hiver, plus de JO d'hiver. Et il y a une reconversion à faire de cette infrastructure. Vu les catastrophes climatiques qui arrivent, ça va paraître vraiment dérisoire aux gens", assure l'un de ses fondateurs, José Pluki.
Alexis Pinturault à la rescousse
Un argument qu'a du mal à entendre Alexis Pinturault. Pour le skieur français comptant le plus grand nombre de victoires en Coupe du monde, pointer du doigt le dossier des Alpes françaises est un faux problème. "Je pense que les gens qui critiquent les JO le font à raison quand on parle notamment des derniers Jeux olympiques que j'ai connus, c'est-à-dire Pékin ou Sotchi, explique le triple médaillé olympique. Là-bas, on crée tout de A à Z, on crée des stations de A à Z pour qu'en fin de compte, une fois que les JO sont passés, il n'y ait plus rien. C'est ça le problème. Là, on n'est pas du tout dans ce genre de phénomène là."
Selon un sondage commandé par la région Paca, 73% des habitants seraient favorables aux Jeux dans les Alpes. Le collectif "NO J.O." réclame de son côté un référendum, comme cela s'est fait ailleurs dans le monde. À chaque fois, la population a dit non.
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