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A mi-chemin de Vancouver…

Sans vouloir sombrer dans le catastrophisme, la France pointe aux abonnés absents de cette première semaine des Championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen. Pas de médaille et surtout un manque d’implication constaté chez certains skieurs. Le spectre du zéro pointé comme à Vancouver hante l’équipe de France. Mais avec les Grange, Richard, Fanara, Worley ou encore Noens, une éclaircie bleue est attendue.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Quatre filles dans le vent. En vent contraire. Reléguée entre la 18e place et la 26e, Ingrid Jacquemod, Marion Rolland, Marie Marchand-Arvier et Aurélie Revillet ont achevé « en beauté » le parcours français dans les épreuves de vitesse. Deux top 10 chez les messieurs (Théaux 10e du super-G et Clarey 8e de la descente). Aucun chez les filles. Le bilan est donc très mauvais et interpelle déjà, douze mois après des JO de Vancouver ratés. « On savait que ce serait difficile, que cette première semaine ne serait pas à notre avantage », analyse le DTN Fabien Saguez qui regrette surtout l’incident matériel qui a empêché Adrien Théaux de jouer sa carte en descente. « On est frustré car il y avait une vraie chance de médaille hier avec Adrien. Il fait 20 secondes de courses et perd un ski alors que je suis persuadé qu’il aurait été avec ses concurrents dans toute la partie technique. C’est le gros regret de cette première semaine car sa position d’outsider était valable. » Vu son dossard, il avait effectivement un bon coup à jouer comme l’a prouvé Johan Clarey, 8e.

Les garçons sont à leur place mais le plus inquiétant, c’est que les filles le sont aussi, dans une sorte de 2e division du ski mondial. L’encadrement attendait des guerrières, à l’image d’une Elisabeth Görgl transcendée. Les Bleues n’ont offert qu’une pâle copie, inévitablement larguée autour de la 20e place, au mieux à deux secondes et demi ! « J'ai très mal skié aujourd'hui, je pense que j'étais un petit peu à l'envers, confirme Marie Marchand-Arvier. Je me rendais compte lors de la descente, que je ne faisais pas forcément ce qu'il fallait pour aller vite. Alors forcément, le résultat est mauvais, la déception est énorme. Il va falloir un petit peu de temps pour digérer cela et passer à autre chose. » Le DTN voit lui un peu plus loin et cherche déjà des solutions pour relancer un groupe de fille plombé par ces mauvais résultats. « On a un groupe qui a plongé, révèle Fabien Saguez. C’est à nous de trouver les solutions pour les faire réagir, les accompagner aussi. L’objectif n’est pas de les accabler. Si il y a un souci, il faut qu’on se remette en question nous aussi, l’encadrement, qu’on revoit l’implication des filles et la façon dont on va repartir et reconstruire l’avenir. »

Vers des jours meilleurs

Orphelin de Jean-Baptiste Grange à Vancouver et sans leader sur le géant, la France avait flanché lors des disciplines techniques. A Garmisch-Partenkirchen, la situation n’est pas aussi noire qu’elle n’y paraît. Il se pourrait même qu’on entende la Marseillaise si ça veut bien sourire. « Il reste cinq courses devant nous, cinq objectifs à atteindre, reprend Saguez, combattif. A chaque fois on jouera une possibilité de médaille. De plus l’épreuve par équipes va nous permettre de découvrir la piste en amont sur des gens qui sont très spécialistes. Ce sera un petit avantage supplémentaire pour nous. Je pense notamment à nos géantistes qui vont goûter à cette piste et se mettre dans la compétition. » Sans gros intérêt sur le plan médiatique, l’épreuve par équipes aura cet avantage de faire courir les Fanara, Richard et Worley. Une bonne occasion de skier sur la piste du Kandahar et d’y prendre ses marques. « Sur les grands championnats, on a remarqué, nous mais aussi d’autres nations, que les spécialistes sont souvent plus à la peine que les polyvalents qui ont déjà skié la piste et baigné dans l’ambiance. »

Il leur restera alors à gérer la pression et ce statut de médaillable, voire de favori. « C’est leur métier d’absorber les évènements comme ils viennent et de s’adapter, ajoute le DTN. C’est la même problématique pour l’encadrement et les athlètes. C’est à nous de bien le gérer. On va leur répéter que par rapport à ce qu’ils sont capables de faire au quotidien, rien n’a changé. Ils sont performants depuis le début de saison donc ce n’est pas la peine d’en rajouter ni de se laisser impressionner. Il faut simplement s’exprimer de manière libérée. Quoi qu’il arrive après la course, s’ils skient libérés, ils seront dans le coup. Ils doivent l’intégrer et c’est ce qu’ils font à l’entraînement ces derniers jours. On répète nos gammes, on est dedans. Restons sereins ! » L’idéal serait que Tessa Worley débloque le compteur tricolore jeudi avec une belle médaille. Un podium, il n’y a pas mieux pour être serein, n’est-ce pas Christof Innerhofer et Elisabeth Görgl ?

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