Cet article date de plus de treize ans.

"Reco", boulot, dodo

La journée du descendeur commence très tôt par un exercice imposé : la reconnaissance de la piste. Cette dernière prise de contact avant de lâcher les skis s’avère primordiale. Pour obtenir la meilleure glisse et attaquer sans retenue. Professeur de descente, Luc Alphand nous explique le principe de la « reco ».
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
 

En tout premier lieu, on ne zappe pas la reconnaissance même si on pense tout savoir. On dispose souvent d’une heure et c’est suffisant pour en extraire les dernières infos. En super-G, c’est même capital car, à la différence de la descente, il n’y a aucun entraînement dans cette discipline. « Tu descends en dérapage, tu regardes une porte, tu remontes en escalier, raconte Lucho. Tu recherches le bon angle et les repères visuels comme ça, juste avant la course, tu te mets dans un coin et tu visualises tes trajectoires. Le but ultime est qu’après la reconnaissance, le film du tracé soit ancré en toi, qu’il devienne instinctif. Tu n’arrives pas à 120 km/h en te disant, « je vais où ? ». C’est le jour de la course alors tu vas regarder si tu peux tendre une trajectoire de 50 cm et prendre les repères visuels qui vont avec. Ce ne sont que des petits détails mais tu affines le plus possible. »

Dans cette recherche de la performance absolue, le skieur va également chercher à optimiser sa glisse. Par son analyse du terrain, sa surface, ses mouvements. On ne gagne une course lors de la reco mais on peut la perdre car rien ne doit être laissé au hasard. L’autre paramètre important, c’est le choix des skis qui s’opère avec le technicien après la reconnaissance. « Tu regardes sur les conditions ont changé par rapport à la veille, reprend Luc Alphand, quintuple vainqueur de la Coupe du monde. A Garmisch, elles se sont radoucies une première fois, puis une nouvelle fois. De plus, quand tu passes dans les premiers à l’entraînement et qu’il y a une soixantaine, voire une centaine de mecs derrière toi, la piste peut morfler. Le lendemain à la reco, tu regardes s’il y a des mouvements de terrain. Ce qui te fait aller vite, c’est la qualité de tes appuis et ça dépend directement du revêtement. Lors de la descente masculine, ils ont salé et ça a changé la donne. »

Comme ses collègues, Adrien Théaux l’avait anticipé samedi. En revanche, il ne pouvait pas prévoir qu’un problème de fixation stopperait sa course après vingt secondes. Pour éviter cela, la reconnaissance ne sert à rien, il aurait fallu être devin…

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