Richard avait les clés !
Après le sacre par équipes et le bronze de Tessa Worley, on avait pris goût à livresse du podium. Le potentiel était là, il ne manquait plus que ça rigole encore un peu. Au départ de la 1ère manche à 10h00, lhumidité brouillait les cartes et les skis français. Malgré un beau tir groupé de Richard, De Tessières et Fanara, il restait encore beaucoup de chemin à parcourir jusquaux médailles. « Jai été surpris par les premières portes car la piste était humide, expliquait le Morzinois, 7e à 71/100e dAksel Lund Svindal. Après jai bien mis les watts. Cest une position que jaime bien. Je nai rien à défendre donc cest attaque à fond et on verra à larrivée. Cest tout dans létat desprit et la manière. Jai ça en moi. Jai les clés. »
Et le verrou sauta ! Sur sa lancée dAlta Badia et Adelboden, Richard a lâché les chevaux en 2e manche. « Il a ça dans les tripes, expliquait son coéquipier Gauthier de Tessières. Il sait aller chercher ces manches-là. » Un engagement de tous les instants. Des portes passées au rasoir et surtout une vitesse incroyable malgré une neige très décousue. « Je sais doù ça vient et je sais ce que ça vaut, expliquait « Priou ». Cette médaille, je suis allé la chercher, on ne me la pas apportée sur un plateau. Je savais que ça allait être un gros combat. »
Les gros combats, ça le connaît Cyprien Richard, si souvent blessé au début de sa carrière et très loin du ski de haut niveau en 2006. Il na vraiment commencé sa carrière à 30 ans. « Je noublie pas les galères. Cest ma force. Je me suis retrouvé seul à 26 ans dans un sport amateur, sans assurance, cétait limpasse. Ça ne soublie pas mais ça me permet aujourdhui de grandir et de savourer en toute humilité. »
Revenu de très loin, le Haut-Savoyard profite donc du moment présent. Du plaisir et du ski suffisent à son bonheur. « Favori ? Je suis plus attendu mais cest surtout mieux quand on a déjà gagné avant. On a forcément une grosse confiance. Je skie vite et je nai plus besoin de la prouver à personne. Cest juste moi au départ à me mettre dans les bonnes dispositions et de skier avec la manière. Quand je le fais dans la 2e manche, rien ne peut marriver. Cest dans linstinct et dans linstant. Oui, jai eu peur dêtre 4e. Demain matin, je vais peut-être me dire : « 8/100e pour lor, je pouvais peut-être faire quelques chose. » Cest le jeu et Ligety est un grand champion. »
Avec seulement deux années de professionnalisme derrière lui, Cyprien Richard peut espérer durer dans le géant où lexpérience est un bel atout. « Ce nest pas un aboutissement, indique-t-il. Quand je vois un Didier Cuche faire un globe de cristal en géant à 34 ans. Jen ai que 32. Jarrive au très haut niveau. Je nai pas encore réussi à faire deux manches pleines donc il y a de lavenir. » Un avenir bleu-blanc-or ?
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