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Théaux deviendra grand

En mal de leader depuis l'arrêt d'Antoine Deneriaz fin 2007, le ski français attendait un athlète capable de rivaliser avec les redoutables Suisses et Autrichiens. Adrien Théaux pourrait être celui-là. Ses deux podiums de l'hiver l'ont déjà propulsé chef de file de l'équipe de France de vitesse. Il ne lui manque plus qu'un peu d'expérience et de poids pour rivaliser avec Cuche et Svindal.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Adrien Théaux en plein vol

Le podium d'Adrien Théaux sur la mythique piste de Kitzbühel n'a surpris personne. Surtout pas l'entraîneur suisse du groupe de vitesse des Bleus. Père spirituel de Didier Cuche et Didier Defago, Patrice Morisod avait prévenu que le Pyrénéen gagnerait un jour la descente autrichienne, "une piste qui lui va comme un gant à ce skieur super technique". Et quand on est capable de gagner sur la Streiff, on peut s'imposer partout. Mais du talent pur aux marches du podium, il y a toujours un cap à franchir. Ce cap, ces dixièmes qui font la différence dans le top 10, ils sont dans les cuisses et dans la tête. "Il a dix ans de moins que Cuche, sept de moins que Bode Miller. En vitesse, les gamins ont besoin de prendre de l'expérience, explique son entraîneur. Il va se bonifier avec l'âge, prendre encore du poids et sera tout le temps plus dangereux. Je sais qu'il fera une grande carrière".

Si la prise de poids se fait l'été en soulevant de la fonte, la prise de conscience de ses qualités revient aux mots du staff. Et dans ce domaine, Morisod excelle. "Il donne des petits trucs techniques. Mais il joue surtout pas mal sur le mental. A son arrivée, ils nous a dit que nous n'avions rien à envier aux autres", a expliqué Adrien Théaux . "Le matin de Kitz, il m'avait dit: tu peux faire quelque chose de grand. Joue !" Jouer, c'est presque gagner. A entendre Andrien Théaux, il n'y a pas plus ouvert que le super-G des Mondiaux de mercredi. Le Français n'a pas tort car, depuis le début de la saison, aucun podium n'a ressemblé à un autre. Et la blessure malheureuse de l'Autrichien Georg Streitberger (fracture d'un tibia à Chamonix), vainqueur à Beaver Creek, laisse entrevoir une course très disputée. Si, par leurs qualités de descendeur hors norme, Didier Cuche et Axel Lund Svindal seront là, il reste de la place.

"C'est hyper ouvert, confirme le skieur de Val Thorens, 2e du super-G de Beaver Creek en décembre dernier. Depuis le début de la saison, il n'y a jamais eu les mêmes sur les podiums de Coupe du monde".  La bonne nouvelle, c'est le profil de cette course qui ressemble fortement au tracé de la piste américaine. Théaux approuve. "Le but c'est d'aller chercher une médaille. Il y a de la glace (sur la piste). Ca brille. Le profil, c'est un peu comme Beaver Creek. Ici ça part plat, puis c'est assez vallonné avec un mur au milieu et encore un plat pour finir." Et peut-être une médaille au bout.

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