Coupe du monde de ski alpin : Tessa Worley, un globe de géant pour récompenser son retour sur le devant de la scène
La skieuse française a remporté dimanche la Coupe du monde de la spécialité. Malgré des JO décevants, elle a marqué l'hiver de son empreinte.
Le niveau, la régularité et la longévité de Tessa Worley ne sont plus à démontrer depuis bien longtemps. Quatorze ans après son premier podium en carrière, acquis à Aspen (Etats-Unis) en novembre 2008, la Franco-Australienne a réussi une nouvelle prouesse en revenant sur le devant de la scène. A 32 ans, elle a remporté, dimanche 20 mars, son second petit globe de cristal de slalom géant, cinq ans après le premier.
Cette année 2017 restera certainement la meilleure saison en carrière de Tessa Worley. En plus de la Coupe du monde de slalom géant, la skieuse du Grand-Bornand avait décroché à Saint-Moritz (Suisse) son deuxième titre mondial de la spécialité (après celui de Schladming en 2013).
Toujours placée en Coupe du monde de géant
Depuis, la native d'Annemasse avait cependant connu un petit creux. Jamais trop larguée au classement de la discipline (2e en 2018, 3e en 2019 et 2021), les podiums tombaient pourtant un peu moins. “Les dernières années, Tessa a eu quelques problèmes physiques qui l’ont empêchée d’avoir une bonne préparation et d’avoir de la continuité pour travailler comme il faut tout l’hiver", confiait fin janvier à franceinfo: sport Alberto Senigagliesi, le directeur de l'équipe de France féminine de ski alpin.
Après une chute survenue en décembre 2018 sur le super-G de Lake Louise (Canada), la Tricolore était même passée deux fois sur la table d'opération, en avril 2019 et janvier 2020, pour une lésion du ménisque externe du genou droit puis pour une arthroscopie du même genou.
"Cette année, après des petits problèmes en début de saison, tout va bien : elle a trouvé de la continuité, de la confiance", poursuivait Alberto Senigagliesi, toujours fin janvier. Si bien que l'ex-skieuse au fameux casque mauve (couleur de son ancien sponsor principal Milka, dont la collaboration a pris fin en début de saison) a réalisé, en 2022, ses meilleurs résultats en carrière depuis 2017.
Huit fois dans le top 5
En neuf courses, Tessa Worley a terminé huit fois dans le top 5, comme en 2017. Elle cumule également quatre podiums cette saison, ce qu'elle n'avait plus fait depuis 2019, dont deux victoires. Bredouille en 2020, la Française avait dû se contenter d'un seul succès en 2018, 2019 et 2021.
Pourtant, la saison de la Grand-Bornandine avait commencé doucement, en octobre. Huitième lors du géant d'ouverture à Soelden (Autriche), son unique course hors du top 5, elle est ensuite montée en puissance à domicile. Sur les deux courses disputées à Courchevel, la quadruple championne du monde (deux en individuel, deux par équipes) avait pris une 5e et 4e place.
Tessa Worley a ensuite remporté une première victoire à Lienz (Autriche) suivie de trois podiums, dont un second succès à Lenzerheide (Suisse). Elle est ainsi devenue la deuxième skieuse la plus victorieuse de l'histoire de la discipline, à égalité avec l'Autrichienne Annemarie Moser-Pröll (16) et derrière la Suissesse Vreni Schneider (20). Une victoire au goût de revanche. En Suisse, la Haut-Savoyarde disputait en effet son premier géant depuis les Jeux olympiques, décevants pour elle.
Les Jeux, seul accroc de sa saison
En Chine, sur les montagnes rocailleuses de Yanqing, la skieuse a connu le seul véritable accroc de sa saison. Absente à Sotchi en 2014 à la suite d'une rupture du ligament croisé du genou droit, elle participait à ses troisièmes Jeux (Vancouver 2010, Pyeongchang 2018 et Pékin 2022) avec l'objectif d'enfin rapporter sa première médaille olympique. La septième place sur le slalom géant en Corée du Sud, en 2018, était son meilleur résultat.
Porte-drapeau de la délégation tricolore aux côtés du skieur acrobatique Kevin Rolland, Tessa Worley a échoué dans sa quête de podium. Elle a enfourché et chuté violemment en seconde manche alors que sa septième place lors de la première la plaçait en embuscade. Seulement 19e du super-G olympique, "Tess" ne s'est pas réconcilié avec les Jeux. Ceux de Pékin étaient ses derniers, a-t-elle annoncé.
"Je crois en mes chances"
De retour en Coupe du monde, à Lenzerheide donc, puis à Are (Suède) où elle a terminé au pied du podium, le 11 mars, la spécialiste du géant a su rebondir. "J'étais triste en rentrant, déçue aussi bien sûr, mais je n'ai pas de regrets sur ce qu'il s'est passé, analysait-elle après sa victoire en Suisse sous les yeux de Roger Federer. Il y a des jours où on se sent bien, d'autres pas, c'est là toute la difficulté du ski. Je crois en mes chances pour le globe."
Pour sa première course des finales de Courchevel-Méribel, Tessa Worley avait pris la quatrième position sur le super-G, jeudi. Cette performance lui permettant d'égaler son meilleur classement (Lake Louise, 2017) dans une discipline qui l'a vu énormément progresser au cours de la saison. Sa place au pied du podium du géant dimanche l'a hissée sur la plus haute marche de la discipline. Une preuve de plus de son retour sur le devant de la scène.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.