Coupe du monde : Tessa Worley remporte le globe en Slalom Géant
Du haut de ses 157 cm, Tessa Worley est vraiment géante : elle a conclu dimanche à Aspen (Colorado) une saison en or en ajoutant à son titre mondial conquis en février la Coupe du monde de slalom géant. Elle s'est présentée au départ du dernier géant de l'hiver avec une confortable avance de 80 points sur l'Américaine Mikaela Shiffrin, la seule à pouvoir encore la priver du globe de N.1 mondiale. Mais Worley n'a pas pour autant calculé, mettant un point d'honneur à devancer Shiffrin, survoltée devant son public et désireuse de faire honneur à son titre de meilleure skieuse de l'hiver. Sixième après une première manche crispée, Worley est repassée devant l'Américaine à la faveur de la deuxième manche pour terminer à la 5e place, à 1 sec 44/100 de la plus rapide du jour, l'Italienne Federica Brignone, mais 31/100e devant Shiffrin, 6e.
La Haute-Savoyarde est la première Française à remporter la Coupe du monde de slalom géant depuis Carole Merle, en 1993, autant dire une éternité. Worley a dû prendre son mal en patience pour en arriver là: à son arrivée sur le circuit mondial en 2006, elle joue rapidement les premiers rôles en géant et remporte sa première victoire en Coupe du monde en 2008, déjà à Aspen. Elle passe tout près du globe en 2011 (2e) et 2012 (3e) et remporte sa première couronne mondiale en février 2013, avant un brutal coup d'arrêt en décembre 2013.
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Privée des JO-2014
A quelques semaines des jeux Olympiques 2014 de Sotchi (Russie), deux jours après avoir remporté le géant de St Moritz (Suisse), elle chute lors du slalom de Courchevel et se blesse au genou droit. Diagnostic, rupture du ligament croisé qui la prive des JO. Après deux hivers de reconstruction, elle est redevenue cette saison la terreur du géant avec trois victoires pour un total de sept podiums en huit courses. Le mois dernier à St Moritz, elle a été sacrée pour la deuxième fois championne du monde en écoeurant la concurrence, dont Shiffrin, dès la première manche. Même si elle n'est pas montée sur le podium du dernier géant de l'hiver, Worley, de mère française et de père australien, a assuré l'essentiel et atteint un objectif important dans sa carrière.
"Un globe a plus de valeur sentimentale pour un athlète qu'une médaille (dans un Championnat du monde): c'est la récompense de la durée, de la régularité, de la constance", avait-elle rappelé cette semaine. A onze mois des JO-2018 de Pyeongchang (Corée du Sud), alors que le leader de l'équipe masculine Alexis Pinturault est déçu par sa saison, Worley peut viser le podium olympique. Mais plus que la plupart de ses rivales, trois ans après sa blessure qui l'avait privée des JO-2014, elle sait que tout peut bousculer brutalement.
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