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Kitzbühel : Johann Clarey au pied du podium, le Suisse Beat Feuz enfin sacré sur la Streif

C'est le rendez-vous le plus attendu de l'année pour tous les passionnés de ski alpin : la descente de Kitzbühel. Ce vendredi matin, et si la course a été interrompue à plusieurs reprises par de violentes chutes et le vent, c'est le Suisse Beat Feuz, triple tenant du titre de la Coupe du monde de descente, qui a réussi à dompter la mythique Streif pour l'emporter devant ses grands rivaux Mathias Mayer et Dominik Paris. Le Français Johan Clarey, 40 ans, a pris une très belle 4e place.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le Suisse Beat Feuz sur la mythique descente de Kiztbuehel.  (JOE KLAMAR / AFP)

30 secondes en enfer qui précèdent près d'1 minute 30 de souffrance insoutenable. La Streif, la célèbre descente de Kitzbühel, n'est pas la course de ski alpin la plus attendue de l'année pour rien. Du haut du portillon, la vue panoramique et magistrale sur les Alpes autrichiennes contraste complètement avec la peur du vide quand on baisse le regard en direction du tracé. Ce sont en effet plus de 3,3km absolument dantesques qui se présentent face aux meilleurs descendeurs de la planète capables de découper la neige à plus de 140km/h, et sur cette piste, la moindre erreur peut s'avérer fatale. En revanche, quand un homme arrive à dompter le mythe, le temps s'arrête et seule l'admiration prévaut. Ce vendredi matin, Beat Feuz est ainsi rentré dans ce cercle très restreint des skieurs ayant réussi à mettre La Streif à leurs pieds, dans tous les sens du terme.

Beat la fusée

Un récital. Sur une descente hors-norme, quoi de mieux que de sortir la course d'une vie, ou presque ? Beat Feuz a déjà un tableau de chasse particulièrement bien garni, lui le champion du monde de la descente à Saint-Moritz (2017) et médaillé de bronze aux JO de PyeongChang en 2018. Pour autant, si peu de tracés lui ont déjà résisté, il y en avait bien un, en particulier, qui pouvait le regarder droit dans les yeux : La Streif. Jusqu'à aujourd'hui, le triple tenant du titre du petit globe de la descente n'avait en effet jamais découpé l'illustre piste de Kitzbühel comme il a su le faire ce vendredi matin. Il restait même sur quatre deuxièmes places lors de ses cinq dernières tentatives.

En allumant du vert du début jusqu'à la fin, le Suisse a donné cette impression de voler littéralement sur la neige autrichienne, voguant à des vitesses ahurissantes (>145km/h) quand ses rivaux se cassaient les dents dans le dévers et dans le mur final. Si Mathias Mayer (2e, +0.16) et Dominik Paris (3e, 0.56) ont bien résisté, Beat Feuz était tout simplement imbattable, signant dans le même temps sa 14e victoire en Coupe du monde, mais surtout la première pour la Suisse ici à "Kitz" depuis celle de Didier Cuche en 2012. 

Clarey a refait le coup

Du côté des Bleus, le vétéran Johan Clarey (40 ans) aurait pu s'élancer avec la peur au ventre après une lourde chute, la veille, à l'entraînement. Mais c'était sans connaître le skieur de Tignes, déterminé comme jamais à signer un exploit historique ici sur la Streif qui n'a plus vu le moindre Français s'imposer depuis Luc Alphand en 1997. Malheureusement, le clan tricolore devra encore attendre pour exulter à Kitzbühel mais comme l'an dernier, Clarey a régalé, lançant son run comme une bombe. Après avoir tenu le meilleur chrono jusqu'à la mi-course, le natif d'Annecy a finalement craqué physiquement sur le bas du tracé, le plus difficile du circuit avant de résister pour tenir une superbe 4e place (+0.89). Beau tir groupé tricolore avec Mathieu Bailet (7e), Nils Allègre (10e) et Maxence Muzaton (15e).

Enfin, et comme souvent ici à Kitzbühel, la descente a également été marquée par plusieurs chutes plus ou moins violentes. Certaines particulièrement effrayantes si on s'en tenait qu'aux images. Fort heureusement, que ce soit pour l'Américain Ryan Cochran-Siegle ou le Suisse Urs Kryenbuehl, ça aura finalement été plus de peur que de mal, les deux hommes n'ayant pas perdu connaissance avant d'être évacués. Des exploits, des triomphes et des peurs, La Streif, c'est aussi un mélange de tout ça.

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