Sölden : après l'annulation, un règlement à revoir
Voir sur Twitter
Déjà la veille, le vent avait obligé le jury à abaisser d'une dizaine de portes le départ du géant dames, remporté par l'Allemande Viktoria Rebensburg. Si les rafales d'Éole sont imparables, un règlement de la Fédération internationale de ski (FIS), plus d'un quart de siècle d'âge, n'arrange rien. Il stipule qu'il n'y a pas de reprogrammation pour une épreuve annulée sur glacier. Pourtant, dans le but d'offrir plus de visibilité et de notoriété au ski alpin, la FIS avait à l'orée des années 1990 parié sur les glaciers pour anticiper de fin novembre à fin octobre l'ouverture de la saison.
Tignes (France), Saas Fee (Suisse) et Sölden devaient s'alterner, mais rapidement la station autrichienne s'était retrouvée seule pour accueillir, chaque année, les trois coups. "Il faut probablement changer ce règlement, mais c'est le congrès de la FIS qui doit en décider au printemps", a convenu M. Waldner. C'est d'autant plus frustrant que la FIS a désormais une station en réserve, un plan B, avec la Thuile en Italie. La localité valdôtaine bénéficie d'une piste, la Berthod 3, d'un dénivelé de 800 m, homologuée pour accueillir tant les épreuves techniques que les compétitions de vitesse dames et messieurs.
Une annulation qui impacte les autres courses
Une épreuve annulée signifie un important manque à gagner en recettes télé, billetterie et marketing. "L'assurance couvre uniquement les dépenses", précise l'organisation de Sölden, qui n'avance pas de chiffres et minimise les retombées négatives. "En vingt éditions, il n'y a eu qu'une annulation totale, en 2006, et une partielle en 2010 (la seconde manche du géant messieurs n'avait pu avoir lieu à cause du brouillard). Et puis on a eu de belles images hier avec les dames."
L'annulation de Sölden "nous impacte tous", souligne Vincent Jay, directeur du club des sports de Val d'Isère, organisateur en décembre du Critérium de la première neige, qui se décline au masculin et au féminin. "En effet, les assurances vont payer les premiers sinistres et les prix vont monter", remarque le champion olympique 2010 de biathlon. En attendant, ce sont les géantistes qui trinquent: le nombre des épreuves spécifiques est réduit à sept.
"On n'est même pas montés sur le glacier. Je pense que les conditions là-haut étaient plus que délicates. On fait un sport extérieur, parfois on doit se plier à la nature", a admis Alexis Pinturault, dernier vainqueur à Sölden. Entre les blessures aux aguets et les annulations et reports de courses, des trésors de patience sont nécessaires aux skieurs. "Suite de programme? On va partir jeudi pour l'Europe du Nord pour trouver des conditions d'hiver en vue du slalom de Levi (Finlande, le 12 novembre)", a ajouté le meilleur skieur français.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.