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Wengen : Une descente atypique et légendaire de 90 ans

Ce samedi 18 janvier a lieu la descente de Wengen. Le premier des deux rendez-vous les plus mythiques et les plus importants de la saison avec Kitzbühel fête ses 90 ans. Johan Clarey, recordman de vitesse de ski sur cette piste en Coupe du monde, nous explique ce qui forge la légende de ce lieu à part dans le circuit mondial.
Article rédigé par Guillaume Gorgeu
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Si on vous dit Wengen. "La piste la plus longue" sont les premiers mots qui viennent à l’esprit de Johan Clarey. “C’est ce qui différencie Wengen de toutes les autres pistes, ce qui en fait un peu sa légende.” Un effort au long court. Imaginez-vous réaliser 2 minutes 30 d’effort, entre 2315m d’altitude et 1287 m, sur 4,48 kilomètres. Une descente de 1028 m de dénivelé alternant les plats et les passages délicats, à en perdre la lucidité sur la fin du parcours. Sans oublier la souffrance de vos jambes, remplies d’acide lactique. Autant de signaux « dangers » qui seront envoyés à votre cerveau.

"Wengen c’est plein de passages clés"

Pour le doyen de l’équipe de France de vitesse : “Le gros challenge de Wengen est de rester avec le même engagement physique jusqu’en bas parce que justement il y a des hauts et des bas, et il ne faut pas s’endormir sur les parties faciles et les grandes lignes droites qu’il y a parce qu’il peut y avoir des virages très serrés et importants à négocier. Wengen, c’est plein de passages clés qu’il ne faut pas rater.

Cette description plante le décor de ce tracé devenu légendaire, aussi bien dans l’imaginaire collectif des amateurs de ski que dans ceux des acteurs qui se jettent à lui chaque année. Pour accéder à ce théâtre des neiges, il n’y a aucune route. Les 30 000 spectateurs qui se ruent n’ont d’autre moyen que de prendre les trains à crémaillère. Caractéristiques des paysages suisses depuis la fin du XIXe siècle, ils permettent aux skieurs de crécher dans la station mais aussi de se rendre au sommet des pistes. Ce sont ces mêmes trains que l’on peut parfois voir passer au-dessus des coureurs. “C’est le seul endroit où l’on fait ça. On passe sous un pont en pierre. C’est sûr que partout ailleurs ça ne se voit pas du tout. Ça fait le côté un peu atypique de cette piste” souligne Johan Clarey.


 

La Tête de chien, "le passage le plus spectaculaire"

Une fois le portillon de la cabane de départ franchi, les descendeurs partent à l’assaut des passages qui forgent la réputation de la piste. Des noms qui résonnent comme des mythes qu’on associe à un saut, à une chute spectaculaire ou à une image. Le Hundschopf, ou « tête de chien » est le plus connu. Le skieur de Tignes affirme que “c’est le passage le plus spectaculaire. On passe entre un gros filet et un énorme caillou. C’est un tout petit passage étroit. C’est vraiment très très beau.

Ce saut frémissant d’une quarantaine de mètres a fait rêver le gamin qu’a été le descendeur aujourd’hui âgé de 39 ans : “J’ai le souvenir de cette tête de chien que je regardais à la télé. Je trouvais ça super impressionnant”. C’est une des raisons pour lesquelles il voulait faire cette course. 

Autre passage incontournable, le Hanneggschuss. C’est sur ce mur que le skieur de Tignes a réalisé le record de vitesse de ski en 2013. Une pointe à 161,9 km/h, de quoi donner des sueurs froides aux amateurs les plus téméraires. ”Il est assez long, assez raide et assez rectiligne. La piste est assez étroite donc on est obligé d’aller tout droit. C’est pour ça qu’on a les vitesses les plus hautes.

Si Johan Clarey évoque ce record sans problème et avec sourire, après un début de saison très convaincant, “le meilleur ski de sa carrière” comme il l'admet lui-même, le vice-champion du monde du Super G (2019) a sans doute une idée derrière la tête. Faire de Wengen son théâtre des rêves.

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